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 de maisons,  dont  deux  ou  trois étaient fort  grandes.  
 Je  crus  d’abord  que j’étais  au  village  appelé  Wang-  
 Habil, auquel  appartenait  la  pirogue  qui  était  venue  
 nous  visiter  dans  la matinée, mais  les habitants  que  
 nous  consultâmes'nous  apprirent  que  Wang-Habü  
 se  trouvait  beaucoup  plus  dans  le  nord;  et  que  
 leur  village  était  entièrement  chrétien.  Ils  nous  
 montrèrent  une  église  assez  grande  et  mieux  bâtie  
 que  celles  que  nous  avions  déjà  vues  dans  les  
 villages  de  l’île  Wama;  enfin,  ils  nous  conduisirent  
 chez  le  maître  d’école.  Nous  le  trouvâmes  au  lit,  
 souirraiit  horriblement  d’une  inflammation  d’entrailles  
 et incapable de nous donner aucun renseignement. 
   Nous  nous  hâtâmes  de  prendre  congé  de  lui  
 pour le laisser en  repos. 
 Nous  avions  aperçu,  en  mettant  le  pied  sur  la  
 plage,  quelques débris  de murailles  encore  debout,  
 recouvertes par des  lianes  de  toute  espèce ;  nous  dirigeâmes  
 nos  pas  de  ce  côté-là, et  bientôt  les  ruines  
 que  nous  découvrîmes  ne  nous  laissèrent  plus  aucun  
 doute  sur  l’emplacement  de  l’établissement  
 que  la  compagnie  des  Indes  hollandaises  avait  
 fondé  sur  ces  îles  à  l’époque  de  la  révolution  française  
 ,  et  qu’elle  abandonna  quelques  années  après.  
 Le  fort  est  encore  assez  bien  conservé.  Il  se  compose  
 de  murailles  épaisses  en  assez  bon  état  et  
 de  plusieurs  bâtiments  en  partie  bien  conservés,  
 suffisamment  vastes  pour  pouvoir  y  loger  le  gouverneur  
 de  la  colonie  et  sa  garnison.  Deux  portes  
 servaient  aux  communications de  la  citadelle,  l’une 
 vers  la  mer,  l’autre  vers  fintérieur  des  terres.  Le  
 fronton  de  cette  dernière  est  surmonté  d’une  plaque  
 en  fonte,  enchâssée  dans  la  pierre,  sur  laquelle  
 se  trouve  une  inscription  hollandaise,  portant  
 la  date  du  13  mai  1793.  Cette  forteresse  est  
 encore  en  bon  état,  les  naturels  ont  respecté  ces  
 marques de  la domination  hollandaise,  et  ils  se  servent  
 des  bâtiments  pour  abriter  des  bestiaux.  Un  
 puits  creusé  dans  l’intérieur  du  fort,  à  peu  de  
 profondeur,  donne  encore  aujourd’hui  de  feau  excellente, 
   il  est  aussi  parfaitement  conservé.  Aux  
 alentours  nous  pûmes  remarquer  encore  plusieurs  
 ruines  de  maçonnerie,  et  entre  autres  un  mur  
 très-épais  ayant  une  longueur  de  plus  de  trente  
 mètres.  Il  e sta   présumer  que  cette muraille  s’étendait  
 tout  autour  de  la  v ille ,  et  formait  un  rempart  
 suffisant  pour  mettre  ses  habitants  à  fabri  
 d’un  coup  de  main  tenté  par  les  naturels  de  f in térieur. 
 Plusieurs  sentiers aboutissaient à ces  ruines, nous  
 en  suivîmes  un  qui  nous  conduisit  dans  fintérieur.  
 Nous  pûmes  profiter de  notre  promenade  pour  faire  
 une ample récolte d’insectes et de plantes. Parmi  celles 
 ci j’en remarquai une grande quantit éque  j’avais  
 déjà trouvées autrefois au havreDom  sur la Nouvelle-  
 Guinée.  Une  foule  d’oiseaux  faisaient  entendre  leurs  
 cris  au-dessus  de  nos  têtes ;  mais  la  forêt  était  tellement  
 épaisse  qu’il  nous  était  très-difficile de les voir.  
 Enfin,  nous  regagnâmes  le  rivage  oû  nous  trouvâmes  
 de  nombreuses  coquilles,  et  nous  atteignîmes 
 1839. 
 A v ili. 
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