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notre route, nous arrivâmes bientôt dans le canal
qui sépare Wakan de Trana, six heures après nous
accostions nos corvettes.
« Les renseignements que nous pûmes avoir plus
tard sur les habitants de cet archipel, m’apprirent
que la population tout entière du groupe était
disséminée dans vingt-quatre villages, dont seize
professaient la religion du Christ, cinq étaient
mahométans, et les trois autres, situés dans l’intérieur
des terres, étaient encore idolâtres. Les
sauvages que nous venions de visiter n’étaient certainement
pas chrétiens; ils n’étaient pas non plus
musulmans puisqu’ils goûtaient volontiers du lard
de nos matelots, qu’ils savaient bien être du porc
salé; ils étaient donc idolâtres. Peut-être même
avions-nous assisté à une de leurs cérémonies
religieuses qui nous parut avoir tout l’air d’un mariage.
»
Tous nos préparatifs d’appareillage étaient faits de
la veille, mais les courants de la marée, nous drossant
dans le port, nous forcèrent d’attendre le moment
du jusant pour relever nos ancres. Quelques
pirogues en profitèrent pour nous apporter encore
quelques provisions, consistant en volailles et poissons.
Il était midi lorsque nous pûmes déployer nos
voiles et sortir de la baie ; mais les calmes survinrent,
nous étions encore par le travers de l’île Wakan
lorsque arrivèrent les grains de pluie qui nous masquèrent
les terres. Ce ne fut que le lendemain, dans
une éclaircie de peu de durée, que nous revîmes les
deux ou trois petites îles qui terminent cet archipel.
Dès lors, je donnai la route au nord afin de rallier la
côte de la Nouvelle-Guinée, sur laquelle je voulais
visiter remplacement choisi par les Hollandais pour
former l’établissement du havre Dubus qu’ils avaient
abandonné depuis peu *.
Notes 16 , 17. 18 , 19, 20 , 21 et 22.
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