1839. la salle de b a l, que chacun de nous fait ses adieux à
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ses nouveaux amis qui, après nous avoir comblés de
politesses, nous accompagnent de leurs voeux pour le
succès de notre expédition. Puis chacun se retire à son
bord où tout est prêt pour l’appareillage du lendemain.
L’archipel Banda ne tire point son importance de
l’étendue de ses terres, qui sont toutes fort petites,
mais bien de ses productions. Il est aujourd’hui le
plus beau joyau de la puissance hollandaise dans
les Moluques. De tout temps, ce petit archipel a été
réputé pour l’excellente qualité de ses épices et surtout
de ses muscades. Le gouvernement s’est toujours
réservé le monopole des épices, et aujourd’hui encore
il en retire de très-grands avantages, malgré la
concurrence que íes établissements anglais sur la
Péninsule malaise font à ceux des Hollandais dans les
Moluques. Nulle part le muscadier n’a pris plus de
développement que sur le groupe des iles Banda. Le
gouvernement de Batavia, q u i, pendant si longtemps,
fournit exclusivement toutes les épices de l’Europe,
s’attacha à laisser à ce petit archipel le privilège exclusif
de là culture de la muscade.
Avant la conquête du groupe par les Hollandais, en
1621, une population belliqueuse habitait les iles de
Banda; son amour pour l’indépendance, sa valeur
causèrent sa ruine ; les vainqueurs ne crurent leur
conquête bien assurée que lorsque tous les habitants
primitifs de ces contrées furent exterminés dans les
guerres , ou se furent volontairement exilés pour ne
point travailler comme esclaves sur le sol dont ils
étaient dépossédés. La Compagnie des Indes se hâta
alors de partager le terrain conquis entre ses partisans.
L’île Lonthoir que nous venons de visiter, fut divisée
en vingt-quatre parts et concédée à titre de fermes perpétuelles
à vingt-quatre métis provenant d’Européens,
dont les familles se fixèrent sur le sol et devinrent la
noblesse réelle du pays. La Compagnie se réserva exclusivement
l’achat et l’exportation de la récolte des
planteurs, qui durent se soumettre à livrer leurs denrées
au tarif fixé par la Compagnie. Ceux-ci firent valoir
les terrains qui leur furent abandonnés avec des
esclaves à eu x , et avec des condamnés que le gouvernement
de Java y envoie chaque année pour la
vie ou pour un temps très-long. L’importance que
le gouvernement hollandais attache à cette petite
colonie, et la nécessité de contenir dans le devoir
les nombreux criminels qui y sont déportés nécessitent
dans ces îles une garnison nombreuse chargée
d’occuper les deux forts de Nassau et Belgica. Le rapport
annuel des îles Banda est de près d’un million
et demi de florins ; la culture du muscadier constitue
leur seule richesse ; isolées et éloignées de la route
des navires, ces petites terres ne sont susceptibles
d’aucun commerce spécial ou d’entrepôt autre que
celui produit par les consommations de la colonie
et les ventes de ses produits.
Les perkemers (c’est le nom des planteurs) font
d’assez bonnes affaires dans l’exploitation du sol qui
leur est confié; toutefois ils ne sont encore aujour-
d hui en possession du terrain qu’ils cultivent que
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