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 formes  les plus  bizarres, mais tellement  cbaud qu’on ne pouvait  
 en  approcher la main ;  nous ne pûmes non plus  nous arrêter  en  
 quelques  endroits, car la chaleur était telle  à  la surface,  que  nos  
 pieds ,  malgré  de  fortes chaussures ,  nç  pouvaient la  supporter  
 un instant  ;  on  était obligé  de  sauter d’un  pied  sur  l’autre. 
 Un  thermomètre  enfoncé  de  six  pouces  dans  l’endroit  de  la  
 montagne qui paraissait  le plus  froid, monta en  un  instant à  38  
 et  40  degrés ;  présenté  à  l’entrée  d’une  petite  fumerolle,  il  
 monta  instantanément à  90“,  où  on  le  retira pour  en  prévenir  
 la  rupture.  Partout  on  marchait  sur  le  soufre ;  en  levant  une  
 légère  couche  de  cendres on  trouvait  encore le  soufre ;  dans les  
 grandes  crevasses  il  avait des  couleurs  admirables.  En  faisant  
 notre  visite  nous  avions  le plus  grand  soin  de  nous  tenir  au  
 vent  de  la  fumée ,  qui  aurait pu  nous faire  beaucoup souffrir ;  
 malgré  toutes nos  précautions  nous  fûmes pris  un  instant dans  
 un tourbillon  de  fumée  qui  dura à peine une minute mais nous  
 incommoda fort. Nous  trouvâmes une  grande quantité de petits  
 insectes  au  sommet  du  volcan ;  on  en  voyait surtout beaucoup  
 de morts  à  l’entrée  des  fumerolles. 
 A neuf  heures nous commençâmes  à descendre.  Si l’ascension  
 avait  été  difficile  et  fatigante,  la  descente,  plus  facile,  était  
 aussi  beaucoup plus dangereuse  :  on  prenait souvent,  et malgré  
 s o i,  une grande impulsion qu’il était difficile d’arrêter ; d’autres  
 fois  on  roulait l’espace de quinze ou vingt pas  avec les pierres et  
 on  s’arrêtait  tout  meurtri,  tout contus.  A  dix  heures  et demie  
 nous  arrivâmes  au  pied  de  la  montagne  après  avoir  manqué  
 vingt  fois de nous  rompre le  cou ;  nous  étions  tous  couverts de  
 contusions  et  de meurtrissures ;  enfin,  après  nous  être  arrêtés  
 un instant,  nous repassâmes  le  canal  et  nous  arrivâmes  à  bord  
 vers midi,  avec  un chargement d’échantillons pris au haut delà  
 montagne. 
 ( M.  Gourdin.  ) 
 Note  7  ,  page  30. 
 Depuis  quelques  jours on  bataillait  contre  le  mauvais temps  
 pour nous  rapprocher  du détroit de Torrès, que  nous  espérions  
 tous  franchir ;  on  avait  pris  toutes  les  mesures  à  cet  égard  :  
 chaque  officier  avait  reçu  des  instructions  pour  aller  sonder  
 dans les  embarcations  devant les  corvettes,  et  on  avait  meme  
 pris  la  précaution  de  donner  à  tout le  monde  un  poste particulier  
 en  cas  de  naufrage.  La  chaloupe,  le  grand  canot,  les  
 autres  petites  embarcations,  devaient marcher  de conserve  sous  
 le  commandement  des  plus  anciens  officiers  pour  gagner  la  
 terre  la plus  voisine  ou  la  plus  facile  à  atteindre. 
 Malheureusement  nous  arrivâmes  un peu  tard dans  ces  parages  
 pour  faire un  travail  aussi  important;  les variations  continuelles  
 dans l’atmosphère ,  les  grains  continuels,  un  horizon,  
 toujours  gris  et chargé dans le sud-est, la mer houleuse de Test,  
 tout  semblait indiquer  que  la mousson  de  sud-est  allait remplacer  
 celle  du  sud-ouest ;  chercher  à  franchir  le  détroit  de  
 Torrès en pareilles circonstances  eût été imprudent et sans doute 
 même  impossible  à  faire. 
 Dans des  parages  aussi dangereux  ,  il  faut  un  temps  fa it ,  et  
 c’est un  phénomène  qui  n’arrive  jamais dans  les  changements  
 de mousson ,  au dire  des  anciens  voyageurs,  dont  les  observations  
 seront toujours bonnes à consulter, parce qu’ils racontaient  
 les  choses  comme  ils les voyaient;  on  peut  même  compter  les  
 quinze premiers  jours d’une  nouvelle mousson  comme de mauvais  
 jours  :  c’est  une  époque  ordinairement fertile  en  orages  et  
 en brises  variables  qui  ne  permettent  pas  toujours  de  faire  ce  
 que Ton  veut.  Elle est donc contraire  à  toute  entreprise  un peu  
 difficile,  et  à  fortiori  quand  les parages dans lesquels  on  veut  
 aller,  sont  hérissés  de  dangers  encore  inconnus  et  qu’on  doit  
 affronter de près. 
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