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 260 NOTES. 
 tre-pont  pour  les  trente  ou  quarante  matelots ;  à  l ’avant  de  ce  
 logement se  trouve la cabine du patron,  où un  homme  ne peut  
 se  tenir qu’assis  ou couché ;  au-dessus du toit  sont de nouvelles  
 cabines  qu’on  prendrait volontiers pour  des  cages  à  volailles :  
 ajoutez  à  cela  une  multitude  de  petits  paquets,  sacs  de  riz,  
 coffres,  etc.,  et  vous  aurez  peut-être  une  idée  d’un  pareil  bateau. 
  Le prao a deux mâts avec étais, mais sans haubans :  ceux-ci  
 sont  remplacés par  de longs  bambous q u i,  appuyés  sur le  boid  
 du bateau  et reliés à  la  tête  du mât,  font  l ’oflice de  bigues ;  ces  
 bigues sont  reliées dans la hauteur par  cinq  ou six traverses servant  
 d’échelons  pour  grimper  dans  la mâture.  Les mâts n’ont  
 pas  leur  emplanture  dans  la  calle,  ils  reposent  sur  une  forte  
 pièce  ou bau  qui  porte deux montants  en  forme de bittes, destinés  
 à  consolider  le pied du mât;  une  clavette  qu’on peut enlever  
 à  volonté permet au mât  de  s’abattre  sur  le pont. 
 Les ancres sont faites de deux morceaux de bois  assemblés par  
 tenon  et mortaise,  de manière  à  former  la  verge  et  un  bras  de  
 Tancre ;  quelques  liens en  fer  ou  plus souvent  en  rotin consolident  
 le  système ;  un  caillou  fixé  à  la  jonction  des  deux pièces  
 leur  sert  de  lest.  Les  câbles  sont  en  roiin  ou  gomotou.  T1  est  
 certainement impossible à de pareils bateaux de tenir les grandes  
 mers;  mais  les  mers de  Timor,  des Moluques  et  de  la  Sonde  
 sont de  véritables  lacs  où  les  plus  frêles embarcations peuvent 
 s’aventurer  sans  grand  danger. 
 La pêche du tripang, que les naturels abandonnent aux Malais,  
 leur  fournit  une  nourriture  qui  paraît  assez  substantielle.  On  
 dit que  le  picul  (125  livres)  de  tripang  est vendu 15  roupies  (la  
 roupie  vaut  2 fr.  14  c.)  par  les pêcheurs  bouguis de Makassar  
 à  des  traitants  chinois.  Ceux-ci  le  revendent  sur  les  marchés  
 de Canton jusqu’à 5 0 ,  60  et même quelquefois  jusqu’à  80 piastres  
 fortes le picul.  Les praos ne prennent guère plus de 1,000 pi-  
 culs ou environ  (6,250 kil.)  de tripang.  Les Anglais voudraient 
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 bien,  dit-on,  réaliser  pour  leur  compte  les  bénéfices  que procure  
 le  commerce  de  cette  matière ;  cette  considération,  plus  
 que  celle  de  la  culture  des  épices ,  les  a  déterminés  à  fonder à  
 tout  prix  une  colonie  sur  la  côte nord de  l’Australie,  qui nous  
 a paru si  ingrate. 
 [M.  Roquemaurel.) 
 Note  10,  page  60. 
 L’Australie,  du  moins  ce  que  nous en  avons  sous  les  yeux,  
 est  un  abominable  pays.  Quelle  différence  avec  les  belles  îles  
 que  nous  venons  de quitter!  Là,  la  terre produit d’elle même,  
 et presque  sans  travail,  les  plus beaux  arbres,  les  plus  beaux  
 fruits  du  monde  :  le sagoutier ,  le  cocotier , Tarequier,  cocos ,  
 coton,  épices ,  tout  croît  avec  une  vigueur dont il  est difficile  
 de  se  faire  une idée;  ic i,  rien,  pas  même un cocotier.  Le  pays  
 est  couvert de bois dont les  arbres  très-espacés  donnent  à  peine  
 de Tombrage;  pas de lianes,  pas  de  ces beaux cours  d’eau  qm à  
 chaque  instant  venaient  entraver  notre marche  ;  nous  ne  rencontrions  
 que  de  hautes  herbes  jaunâtres,  comme  celles  qui  
 croissent  dans  les  vastes  steppes  de  l’Amérique méridionale,  et  
 de  loin  en loin  quelques  flaques d’eau  saumâtre. 
 C’est cependant  sur  cette  terre  sèche  et  calcinée  que  les  Anglais  
 ont voulu fonder une  colonie  en  1826 :  Sir Ralph ,  celui-là  
 même  qui  depuis  jeta  avec  tant  de  succès  les  fondations  de  
 Sincapour,  débarqua avec une  centaine d’hommes;  les pauvres  
 diables  avaient  rêvé  un  Eldorado ;  ils  furent  cruellement désappointés  
 ;  ils tâchèrent cependant  de  tirer  parti  de  cette terre  
 ingrate ,  mais  après  quelques  années  d’efforts  infructueux,  ils  
 furent  obligés de  l’abandonner ;  aujourd’hui  il ne  reste de leur  
 passage  que  quelques  palissades,  un  puits  de  mauvaise  eau  et  
 quelques mots  anglais  tels que  bread  et water,  que  les sauvages 
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