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 le  partage  de  sa  conquête,  avait  reconnu  aux  planteurs  
 le droit de transmettre à leurs héritiers la ferme  
 du  terrain  concédé.  Depuis  lors,  les  perkemers  ont  
 voulu  à  plusieurs reprises élever des  prétentions  à  la  
 propriété absolue,  en se fondant sur  l’antiquité  de  la  
 possession,  mais  sans jamais obtenir une décision  en  
 leur  faveur.  Aujourd’hui  encore  ils  sont  en  instance  
 auprès  de  la  Cour  suprême  de  Java,  qui,  suivant  
 toute  probabilité,  conservera  au  gouvernement cette  
 propriété tant  contestée. 
 Banda peut fournir annuellement 500,000 livres de  
 noix muscade et  150,000 livres  de macis.  Ce  dernier  
 produit est  l’enveloppe interne de la noix.  La culture  
 du muscadier  ne semble pas exiger  beaucoup  de  travail; 
   j’ai  déjà  dit  que  de  grands  arbres  devaient  le  
 protéger de  leur  ombre ;  le  pied du  muscadier  doit  
 encore  être  constamment  débarrassé  des  herbes  
 et  des  lianes  parasites,  qui  prennent  un essor  si  rapide  
 sous  les  zones  des  tropiques., La  récolte  exige  
 plus de soin et d’attention  de  la  part du planteur ;  le  
 muscadier  porte  à  toute  époque  et  des  fleurs  et  des  
 fruits;  chaque  jour  un  certain  nombre  d’hommes  
 dont dispose  le  planteur,  suivant la  grandeur  de  sa  
 part  et le nombre de pieds d’arbres dont il  est possesseur  
 ,  doivent  faire des  rondes  continuelles pour  ramasser  
 les muscades qui viennent de  tomber et celles  
 dont  la  pulpe  entr’ouverte  laisse  voir  la  noix  enveloppée  
 de  son  macis au moment  de  la  maturité.  La  
 préparation  des  muscades  exige  ensuite  des  soins 
 minutieux  si  on  veut  les  conserver.  Le  macis  est  
 séparé  des  amandes;  celles-ci  sont  ensuite  déposées  
 sur  des  claies,  où  elles  sont  séchées  et  fumées  
 au  moyen  de  foyers  placés  au-dessous.  L’amande  
 doit  encore  passer  dans  un  lait  de  chaux  et  être  
 séchée  de  nouveau  avant  d’être  enfermée  dans  les  
 barils  destinés  à  les  expédier.  Quant  au  macis,  il  
 exige  moins  de  façons ;  lorsqu’il  est  bien  s e c ,  
 il  peut  être  immédiatement  enfermé  et  expédié;  
 son  arôme  est  bien  plus  fort  et  plus  agréable  que  
 celui  de  l’amande :  aussi  son  prix  est  bien  plus  
 élevé. 
 La  population  de Banda  se  compose de Malais,  de  
 Chinois et des condamnés que le gouvernement y envoie. 
  Le  nombre  des  femmes  y est bien moindre que  
 celui des hommes, ce qui entraine des désordres  souvent  
 très-graves  et  une  grande  immoralité.  Le  gouvernement  
 a  fait  bien  des  tentatives  pour  rétablir  
 l’équilibre  entre  les  deux  sexes ,  que  tend  à  rompre  
 l’envoi  incessant  qu’il  fait  dans  ces  iles  des  
 hommes condamnés.  On  a  proposé  de  faire  la presse  
 parmi  la  foule  des  femmes  de  mauvaise  vie  des  
 grandes  villes  de  Java,  ou  de  leur  offrir  de  grands  
 avantages pour  s’expatrier  à  Banda ;  mais  il  est peu  
 probable  que  ce moyen  soit  efficace  pour  remédier  
 à  un  inconvénient  inévitable  dans  toute  colonie  pénitentiaire. 
 Les Chinois s’occupent  à  Banda,  comme  dans toutes  
 les  colonies  européennes,  à  faire  le  commerce  
 de  détail,  avec les  iles voisines et  la côte  de  la  Noii