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 Note  17,  page  107. 
 En  parcourant  l’établissement,  j’y vis régner chaque fois l’ordre  
 le plus parfait  et l ’activité  d’un atelier ;  tous  ces colons  qui  
 avaient été pris parmi les ouvriers volontaires du corps des royal-  
 marines paraissaient contents et pénétrés de la ferme intention de  
 ne s’épargner  aucune  peine pour réussir  à fonder sur  cette  côte  
 une colonie durable. 
 La constance des Anglais, qui les porte à venir s’établir une troisième  
 fois sur  cette  côte après deux essais  infructueux,  annonce  
 une ferme intention de l’occuper pour en éloigner toute puissance.  
 Ce n’est plus  aujourd’hui  seulement comme  autrefois dans le but  
 de naturaliser  les arbres  à  épices ,  et  d’en  enlever  le  commerce  
 aux  Hollandais ainsi que  celui de la pêche du tripang si productive  
 sur  cette  cô te ,  qu’ils  disent  faire  cette nouvelle  tentative ;  
 un autre motif plus  noble et plus désintéressé paraît  avoir dirigé  
 le cabinet britannique dans cette entreprise, celui d’avoir un port  
 dans  ces  parages,  qui  puisse  offrir un  abri  aux  bâtiments  qui  
 échouent dans le détroit de Torrès,  où ils puissent  réparer leurs  
 avaries,  et un refuge aux équipages des bâtiments qui y font naufrage  
 chaque  année. Sous ce rapport il est fâcheux qu’on n’ait pas  
 trouvé un  point  convenable plus  rapproché du  détroit. 
 {M. Dubouzet.) 
 Note  1 8 ,  page  107. 
 Tout ce  que  nous avons  déjà  dit du port Rafles  est  applicable  
 à  la  colonie  d’Essington,  si  ce  n’est  le  meilleur  choix  de  
 l ’emplacement.  Mais  le  terrain  et  le  climat  étant  absolument  
 les mêmes,  les  deux  établissements  auront sans doute  le même  
 sort. 
 Du  reste,  on  ne peut  pas  encore  juger de  l’étendue  des  sacrifices  
 que  l’Angleterre veut  faire pour son nouvel  établissement,  
 qui  n’avait que  six mois  d’existence quand  nous l’avons  visité.  
 Ce  n’est  encore  qu’une  simple  station  où  sont  campés  200  
 hommes,  ouvriers ,  soldats ou matelots débarqués de  la veille.  
 Les travaux ne  peuvent  acquérir quelque  importance ,  qu’après  
 l ’arrivée des  familles  qui  doivent  former le  noyau de  la population. 
   En  attendant que des  mains  libres  ou  esclaves viennent  
 féconder  cette  terre  inculte et  sauvage,  quelques Malais  s’établissent  
 sur le  rivage pour préparer  leur tripang,  qu’ils embarquent  
 aussitôt sur les Praôs  toujours prêts à déménager. L interprète, 
  M.  Earl,  leur  conte  les  plus  jolies  choses du monde  sur  
 la beauté du pays qui  l’emporte de beaucoup  sur les Moluques,  
 et  leur  vante  sans  doute  la  douceur de  l’administration  britannique  
 ;  mais  les  Malais  sont  façonnés  depuis  longtemps  à  
 la  domination  hollandaise  et  ils  ne  viendront  se  fixer  à  Essington  
 ,  que  lorsque  le  cocotier,  le  bananier,  le  sagoutier,  
 l’arékier  et  tant  d’autres  arbres  qui  croissent  spontanément  
 dans  le  bel  archipel  d'Asie ,  se  seront  acclimatés  sur  les  r ivages  
 de  l’Australie  où  il  ne  croît  aujourd hui  que  des  eucalyptus. 
 [M.  Roquemaurel.) 
 Note  19,  page  107. 
 Jusqu’à  présent la  colonie ne  produit rien :  elle est obligée de  
 s’approvisionner à  Timor  Coupang, et le  brig  le  Britomart  est  
 allé y cbercber des buffles et des cochons. 
 Il faut eu  conscience avoir la rage des  colonies,  pour  venir  en  
 jeter une  à Essington.  Comme point militaire  je concevrais  encore. 
   La  baie  offre  un  bon  mouillage,  les  eaux sont profondes,  
 et  on  pourrait  en peu  de  temps  la mettre  à  Tabri  d un  coup de  
 main. 
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