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 Malais,  les  Papous  et  les  Alfouras  ou  Alfourous;  le  Malais  
 l’emportait sur ses  compagnons  sous  tous  les  rapports;  il  était  
 plus  fo rt, mieux  constitué, portait  la  parole  et semblait mieux  
 comprendre nos discours ;  il  paraissait  aussi  etre leur  supérieur  
 dans les classes de leur  société.  Les Papous  à  figure effilée,  aux  
 cbeveux  laineux  et dont la peau présentait une teinte plus  foncée, 
  paraissaient peu intelligents:  ils sont,  à  ce qu on nous  a rapporté, 
   les esclaves  ou  les serviteurs  des Malais,  et  en  général  
 fort abrutis ;  le seul Alfoura que  j’aie  vu était  un  jeune homme  
 d’un  aspect  misérable,  ayant des  membres  grêles,  un  teint de  
 peau plus  clair que les Malais, des cheveux  roussâtres, mais non  
 ci'épus ;  la  figure était laide,  le nez plat, les lèvres et la bouche 
 grandes,  l ’oeil large,  mais  sans vivacité. 
 Nous  avons  pu  aussi  acheter  quelques  arcs  et  quelques  flèc 
 h e s   qui paraissent  être les principales  armes  des  naturels;  les  
 arcs  sont  grands,  d’un  beau bois  fort  élastique ,  la pointe  des  
 flèches  est  en  fe r ,  souvent  barbelée  ou  à  double pointe.  Ces  
 hommes cédaient  facilement  ces  armes pour un mauvais collier  
 de  verre  bleu. 
 (M.  D e sg ra z .) 
 Note  26,  page  107. 
   A deux heures, nous mouillions au bâvre Dobo ,  et quelques  
 instants après  un  canot nous transportait, Lafarge et moi  ,  
 sur Tîle Wama,  la plus proche de nous. 
 Une  ceinture de mangliers,  s’avançant  jusque  dans  la mer,  
 Tentourait  de tous côtés ;  nous  trouvâmes  avec peine une petite  
 plage pour  débarquer. Au  delà ,  de  tous  côtés ,  s’étendait une  
 épaisse forêt, dans laquelle nous nous engageâmes  aussitôt.  .  . 
 Nous ne tardâmes pas à  nous  séparer.  Après avoir  longtemps  
 marché seu l,  tirant çà  et là quelques oiseaux,  j’arrivai à un en- 
 ■droit  où  la  forêt  s’éclaircissait  un  peu.  Quelle  ne  fut  pas  ma  
 surprise  en  voyant devant  m o i,  suspendue  a  une  branche,  et  
 tombant presque jusqu’à terre,  une longue peau de  serpent qui  
 se balançait à la brise. — J’examinai  cette dépouille =  elle me parut  
 récente , ce qui me fit penser que l’animal  auquel  elle  avait  
 appartenu pourrait bien être encore dans le voisinage. Je me mis  
 à  explorer  avec  soin  les  arbres  autour  de moi,  et  tout  à  coup  
 j’aperçus uii  énorme b o a ,  roulé plusieurs  fois sur  lui-même,  et  
 placé  sur  une  branche  fourchue à  une  hauteur  d environ  20  a  
 25 pieds; ses circonvolutions régulièrement superposées lui donnaient  
 l’apparence d’un petit tonneau que  surmontait la tête.  Il  
 ne  faisait aucun mouvement,  semblait  me  regarder  et  dardait  
 sans  cesse sa langue fourchue. 
 Cette vue  me  rassura médiocrement,  et mon premier mouvement, 
  je l’avoue,  fut de lui tourner le dos  et de m’en aller  bien  
 doucement.  Si j’avais eu une balle  dans  mon  fusil,  j  aurais tiré  
 de suite ; mais malheureusement  je  n’avais que de la petite cendrée. 
   N é a n m o i n s ,   le  d é s i r  de posséder un si bel animal l’emporta, 
 je me  décidai pour Tattaque. 
 J’ajoutai  une nouvelle quantité  de  plomb  à  celle que  contenait  
 déjà mon  fusil,  et après avoir  coupé un  bon  bâton pour  le  
 cas  où il faudrait en  venir  aux mains,  je  m’approchai ; 1 animal  
 n’avait pas quitté  sa position  :  j’ajustai  dans  la  masse  que  formaient  
 ses circonvolutions,  et je  lâchai la détente. Le  boa se  déroula  
 brusquement, et se  retenant par la queue,  s’élança  avec  la  
 rapidité d’une  flèche dans  toutes  les directions. 
 Je lui envoyai alors  mon  second coup.  Cette fois ,  je visai à la  
 tête , mais  sans grand succès :  il ne  tomba point. 
 J’ai oublié de dire  que j’étais parfaitement  cache  derrière  un  
 gros  arbre, et lorsque je tirais, de grandes plantes me dérobaient  
 à  la  vue du  serpent :  s’il m’eût  aperçu,  il se  fût sans doute élancé  
 sur moi. 
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