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«côte nord-ouest de cette nouvelle baie, j’aperçus
« plusieurs îlots assez semblables à ceux qui se trou-
« vaieiit dans la baie du Triton.
« Le temps me manqua pour terminer cette explo-
« ration comme je l’aurais désiré. Je fus obligé de
« revenir dans la première baie pour y faire des sondes
«et reconnaître si elle offrait des mouillages. Mais
«je jetai vainement le plomb avec une ligne de
« quarante brasses sans trouver le fond. Le seul point
« où un navire puisse s’arrêter serait sur la côte orien-
« taie, près de la limite occidentale de la passe. Là se
« trouve une petite crique où le fond est peu pro-
« fond, mais où un navire pourrait trouver un abri
« parfait.
«Je ne vis aucun village sur cette terre, je ren-
« contrai seulement quelques cases isolées dans les
«criques où j’abordais. L’aspect de ces terres, cou-
« pées à pic vers la mer et couvertes d’arbres inu-
«tiles, est peu engageant, je crois, pour que l’insu-
« laire de ces contrées y vienne volontiers planter sa
« tente.
« Cependant, sur le versant de la pointe ouest de
« l’entrée, je vis plusieurs enclos dont je n’ai guère
« compris le but et l’utilité , et plus bas, dans une
« petite baie couverte de cocotiers, j’aperçus un
« groupe de cabanes.
« Ayant même poussé une ligne de sonde de ce
«côté, les habitants de ce village, qui s’étaient
« enfuis à notre approche, nous hélèrent plusieurs
« fois ; mais il nous fut impossible de les voir, ca-
« chés qu’ils étaient dans leurs taillis et leurs bois.
«A en juger par le petit nombre de pirogues que
«nous vîmes échouées sur le sable, je crois qu’en
« général les côtes de ce canal sont peu habitées.
« Après avoir touché à la plus grande des îles de
«la baie Triton, je ralliai VAstrolabe à neuf heures
«du soir. Je m’étais mis en route avec la fin de la
« marée montante, et j ’eus toutes les peines du
« monde à doubler le courant qui portait rapide-
« ment au large. »
La pluie commençait au moment où j’atteignais
l’échelle de mon bord, elle ne tarda pas à tomber par
torrents. Pendant mon absence, deux naturels étaient
venus nous visiter, fu n d’eux avait demandé à me
parler en particulier; je les fis descendre dans ma
chambre, et là il tira, pour me les offrir, quelques
coquilles qu’il conservait soigneusement enveloppées
dans un petit sachet. Je lui fis donner quelques bagatelles
en échange et nous fûmes bientôt les meilleurs
amis du monde. Son air était décidé, il me dit
qu’il était Papoua, mais islam (mahométan), et
qu’il parlait malais. J’en profitai pour le questionner,
et voici les renseignements que je pus en tirer.
Il se nomme Anguin-Soungoimia, mais il est connu
habituellement sous le premier de ces noms. Celui
de son camarade est Weiss, leur village se nomme
Memara; il paraît avoir été l’un des amis les plus dévoués
des Hollandais, et il me témoigne tout le chagrin
qu’il éprouve en apprenant que sous peu je dois
quitter ce mouillage.
1830.
Avril.
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