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1839.
Mai. dat, malgré les torts que nous avions à lui reprocher.
Je dois ajouter que les naturels des pirogues
qui nous accompagnaient étaient chargés par lui
de la mêrhe mission auprès du commandant, et
qu ils s en acquittèrent beaucoup mieux que nous.
Ils ne nous quittèrent qu’en emportant plusieurs
paquets de poudre et quelques objets d’une moindre
valeur. »
Une heure après le retour de ces messieurs, nous
étions sous voiles. Grâce à leur adresse, l’équipage
put avoir trois repas de viande fraiche et d’un excellent
goût; nos gamelles en furent abondamment
pourvues pendant plusieurs jours.
Poussés par une jolie brise, nous quittâmes rapidement
la baie, et nous vinmes longer à petite distance
la côte septentrionale de l’ile Céram. Six jours
entiers furent employés à cette reconnaissance. Vainement
nous cherchâmes le long de cette terre le
banc de Leewarden, indiqué sur les cartes à dix
milles environ de distance ; nous n’aperçûmes pas
de traces de ce danger dont aucune sonde n’a indiqué
la profondeur sous l’eau.
La terre de Céram est assez uniforme jusqu’à la
baie Savcd ; elle est boisée vers la plage, et dominée
par une chaîne de montagnes qui s’élèvent à de
grandes hauteur ; sa côte est peu accidentée et paraît
aussi peu habitée. Toutefois, entre la baie
Warou et celle où se trouve le poste hollandais, nous
vîmes plusieurs villages; nous remarquâmes une
coupée qui présentait assez bien l’apparence de l’em-
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bouchure d’une rivière considérable. Quelques praos
malais naviguaient en suivant la côte ; l’un d’eux
vint communiquer avec nous : il portait le chef
d’une peuplade du littoral, armé de la canne à
pomme d’argent. Il monta à bord avec assurance
et vint me saluer. Sur mes questions, il me répondit
qu’il s’appelait Tadouai, qu’il était Orang-Kaya de
V ah a ï, où les Hollandais ont un poste de cinquante
hommes commandés par un officier. Le village de
Vahaï ne compte que cinquante maisons ; il est assis
sur le bord de la mer, ainsi que Hatiling, au fond
d’une baie petite, mais bien abritée, que l’on désigne
sous ce dernier nom. Tadouai se rendait à Warou
; il n’avait rien à nous vendre, je ne le gardai pas
longtemps. Je crus cependant devoir le récompenser
des renseignements qu’il venait de me donner en lui
offrant un verre de v in , qu’il avala avec avidité, malgré
son turban, qui indiquait sa qualité de musulman.
En passant devant la petite baie Hatiling, nous
aperçûmes clairement le poste hollandais couvert de
son pavillon, sur la gauche du village de Vahdi,
dominé par une mosquée assez semblable à celle de
Warou. D’après un plan qui fut communiqué à Amboine
àM. Dumoulin, par un officier, M. Keiffer*.
le mouillage sur la baie Hatiling paraît être bien
abrité et accessible à des navires d’un fort tonnage.
Les calmes qui arrêtèrent notre marche nous per-
Ce plan fait partie de l ’Atlas hydrographique du voyage.
V. D.
1839.
Mal.
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