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282 NOTES.
Note 2 1 , page 107.
Plusieurs espèces de serpents abondent dans le voisinage de
Victoria , et Ton peut en citer deux dont la morsure est presque
toujours mortelle ; c’est le serpent noir connu dans toute la
Nouvelle-Hollande, et un petit serpent rougeâtre qui ne se
trouve, dit-on, que sur la côte nord. Le lieutenant de la garnison,
M. Priest, a commencé à collecter toutes les espèces d’animaux
trouvées jusque-là, et a eu la complaisance d’offrir à
l’expédition plusieurs sujets curieux entre lesquels on peut citer
un quadrupède de l’espèce des pétauristes et un lézard à membranes
disposées en éventail autour de la tête. L’animal le plus
dangereux de ce pays est sans contredit l’alligator, très-commun
dans la rivière qui sé jette au fond de la baie ; deux ont déjà
été tués à Victoria même , et Tun d’eux faillit dévorer, au milieu
de la n u it , un soldat qui dormait tranquillement dans son
hamac: il était entré sous la tente qui servait d’abri au poste
avancé, alléché sans doute par la présence des nouveaux, hôtes
qui venaient s’établir dans le pays ; appuyant ses deux pattes de
devant sur le hamac , il fit de vains efforts pour se maintenir
avec une seule patte pendant qu’avec l’autre il cherchait à
saisir sa proie. Le hamac cédant toujours à son poids, ii ne put
y réussir, et éveilla à la fin les autres soldats dont les cris Tépou-
vantèient et lui firent prendre la fuite ; poursuivi jusqu’au bord
de la mer, il fut atteint d’une balle à la tête, au moment où il
se jetait à Teau. Il coula immédiatement et fut trouvé sur le
sable, à la basse mer.
La colonie avait fait venir de Timor des buffles, des chevaux,
des cochons et des volailles ; mais elle en perdit une grande
partie. Vingt buffles s’échappèrent une nuit et s’enfuirent dans
les bois, et le hasard a voulu que ce fussent tous des mâles, en
sorte que leur fuite est une perte pour le pays ; tandis que si
NOTES. 283
quelques femelles s’étaient échappées avec eux , ils auraient pu
se multiplier dans les forêts, qui seront aussi peuplées plus tard
de cochons sauvages. Quant aux volailles, presque toutes ont
été dévorées par les serpents.
{M. M o n tra v e l.)
Note 22 , page 107.
Le 19, dans Taprès-midi, nous fîmes une excursion sur la
côte ouest de Tîle Wakan, où se trouvent quelques villages ; le
hasard nous fit aborder précisément à l’endroit où était 1 établissement
hollandais, alors que la compagnie entretenait un
poste sur les îles Arrou. Ignorant entièrement sur quel point il
avait existé, nous ne pûmes douter d’en avoir rencontré l’emplacement
en considérant les ruines qui existent encore aujourd’hui.
Un fort vaste, et d’une construction bien entendue, offrit
d’abord à nos regards ses murailles épaisses encore debout, et
presqu’entièrement intactes , avec ses deux portes en bon é ta t,
Tune donnant du côté de la mer , et Tautre pratiquée du côté
opposé. Au-dessus de cette dernière , existait en entier une
plaque avec une inscription hollandaise qui portait la date du
13 mai 1793. Nous visitâmes Tintérieur qui sert aujourd hui à
parquer quelques bestiaux, et nous pûmes voir qu’il faudrait
faire peu de frais pour remettre cette fortification dans son état
primitif. Un puits large et peu profond , qui contient en abondance
une eau excellente, était parfaitement conservé, et datait
de la même époque que le reste de Tédifice. Quarante ans sont
déjà écoulés depuis que la compagnie hollandaise a jugé convenable
d’abandonner ce poste , et aucun des matériaux ne
porte Tempreinte de la dégradation ; on dirait que les habitants
ont deviné que la pensée du gouvernement était de s y