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 On  servit  le  marié  le  premier,  comme  on  l’avait  fait  
 jusqu’alors,  et  ce  qu’on  lui  envoya  était  renfermé  
 dans  une  espèce  de  sucrier  fermé ;  il  l’ouvrit  avec  
 soin  et  en  déroba  adroitement  ce  qui  s’y  trouvait  
 comme  pour  le  cacher  aux  yeux  des  assistants;  il  
 glissa  ensuite  cet  objet  sous  sa  robe,  et peu  de  personnes  
 ,  je  crois,  ont  pu  deviner  ce  que  c’était. 
 «  Un  serviteur  de la maison  se chargea du plateau  
 sur lequel  on  avait  accumulé  un  amas  de  sucreries  
 de  toutes sortes,  pour les quatre  garçons d’honneur. 
 «  Enfin  arriva  le moment  où  l’époux  devait, pour  
 la  première  fo is,  voir celle  qui  allait devenir sa  compagne  
 :  il  fut  conduit  dans  l’appartement  sacré  par  
 les parents de  la  jeune fille. 
 «  La  fiancée  était  chargée  d’ornements  comme  
 une  châsse  de  madone ;  elle  se  tenait  assise  et  les  
 yeux  fixés  à terre.  On  plaça  son futur  devant elle,  et  
 celui-ci  fit une  série  de  salutations  tout  en  s’avançant  
 peu  à  peu  parallèlement  à  elle-m êm e ,  et  en  
 décrivant  la moitié  d’une  circonférence ;  la mariée,  
 de son  côté, en  fit autant:  ils  se  rapprochèrent ainsi,  
 et le marié  put  contempler  à  loisir les  traits  de celle  
 que  le  destin  lui  donnait. 
 «  Après quelques minutes de  contemplation,  chacun  
 d’eux  retourna  à  sa  première  place,  toujours  
 avec  la  même  immobilité  de  figure  et d’expression. 
 «  Là  se  borna pour  moi  la cérémonie du mariage,  
 le marié  n’avait  plus  qu’un petit  nombre  de salutations  
 à faire  encore  pour  rester seul avec  sa  femme ;  
 j’en avais donc  vu ce que j’en pouvais voir,  ce jour-là. 
 «  Le  lendemain,  tout  était  tranquille  autour  des  
 demeures des mariés ;  le silence n’était troublé ni par  
 le bruit du  gong,  ni  par  le  brouhaha  de  la  foule  se  
 pressant  dans  la  salle  du  festin  :  sans  doute  la  coutume  
 accordait  cette  journée  tout  entière  aux  nouveaux  
 époux,  pour  goûter  en  repos  le  bonheur  du  
 tête  à tête. Mais le 27,  à cinq heures et demie du  matin  
 ,  je  trouvai  la  rue  occupée  par  le  cortège  bizarre  
 qui  accompagnait  la  mariée  au  domicile  de  son  
 époux,  oû elle  allait  entrer  pour  la  première  fois.  11  
 était exclusivement composé de femmes ;  elles étaient  
 vêtues  d’une  camisole  blanche  qui  tranchait  sur  la  
 couleur bleue du jupon,  et marchaient  sur deux  files  
 en  tenant  à  la main  des  bougies  allumées. 
 « Au milieu d’elles  je  remarquai aussi  une  dizaine  
 de  femmes  mises  avec  élégance  ;  elles  portaient  
 des  robes  longues  de  couleur  violette  :  sur  ce  fond  
 se  détachaient  des  dessins  bizarres  représentant  
 les  petits  tableaux  que  les  Chinois  reproduisent  
 constamment  sur  tous  leurs  objets  d’industrie.  Ces  
 femmes  semblaient composer l’escorte d’honneur des  
 époux,  tandis  que  celles  qui  marchaient  sur  deux  
 files  semblaient  appartenir  à  la  classe  des  domestiques. 
 « En  tête  du  groupe  central,  j’aperçus  les  deux  
 époux ;  ils portaient  tous  les  deux  les mêmes  costumes  
 que l’avant-veille.  Le  mari  avait pris  un  air  dégagé  
 qui  indiquait qu’il  était plus  à  l’aise  que le jour  
 des  épousailles.  Quant  à  la  mariée,  le  grand  échafaud  
 d’ornements  en  verre  qui  couvrait  sa  tête  lui 
 1839.  
 26 Mai. 
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