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246 NOTES.
raire, le lieu sacré où reposaient les cendres du mort. C’était un
parallélipipède maçonné, creux et recouvert d’une large pierre
qui me parut volcanique; sur une autre pierre posée perpendiculairement
sur celle-ci et appuyée contre la colline, on distinguait
une foule de caractères et de figures liiéroglyphiques ;
leur signification ne pouvait être difiicile à deviner : c’était sans
doute Téloge du mort, sa v ie , le regret qu’on avait eu de le
perdre.
(M. Marescot.)
Note 6 , page 30.
Je quittai le bord en compagnie de MM. Dumoulin, Hombron,
et Lafond pour faire une excursion au sommet du volcan
Gounong-Api; dix esclaves avaient été désignés pour nous accompagner
et nous servir de guides, A trois beures et demie
nous débarquions sur Neira : un bateau du pays que nous prîmes
dans le port nous fit francbir le canal.
A quatre beures nous quittâmes la plage et nous commençâmes
aussitôt à gravir par une pente fort roide. Nos guides
avaient allumé des torches et éclairaient notre route. Nous
traversâmes d’abord de petites forêts d’arbres noirs, espèces de
bois taillis, et des plantations de maïs, puis nous entrâmes dans
une nouvelle zone où nous ne trouvâmes que des arbustes
desséchés et brûlés sans doute par l’action du soufre. Les
grosses pierres commencèrent alors à gêner et arrêter notre
course. Au delà de ces arbres nous trouvâmes de grandes fougères
; la route devint plus difiicile. Les petites pierres rondes
et légères qui formaient le terrain coulaient sous nos pieds ,
le sol s’affaissait sous nous ; souvent on reculait autant qu’on
avançait, les pierres roulaient avec nous et nous ne pouvions
gagner qu'en nous accrochant aux branches de fougère, sou
NOTES. 247
vent trop faibles pour nous soutenir : enfin nous dépassâmes
toute végétation. Plus nous avancions, plus le chemin devenait
pénible ; nous ne pouvions marcher qu’en nous aidant des pieds
et des mains, et nous faisions rouler une grêle de pierres derrière
nous A chaque instant nous étions obligés de nous arrêter.
Un instant j’eus des éblouissements, la tête me tourna ; je voulais
rester, mais nos guides m’en empêchèrent; ils me montrèrent
le danger que je courrais en restant : ils me firent voir
que je pourrais être écrasé par les pierres que les autres feraient
rouler; nous étions même obligés de monter à peu près de
front pour ne pas nous faire écraser les uns par les autres. Nous
nous étions munis de grands bâtons qui souvent nous aidaient
beaucoup. Enfin je repris du coeur et nous continuâmes à monter.
Bientôt enfin nous dépassâmes ces pierres roulantes et nous atteignîmes
un terrain où la lave mêlée à la cendre avait pris un
peu de consistance ; à partir de là , la route devint assez facile
et nous arrivâmes au sommet à environ sept heures, après une
pénible ascension de trois grandes beures. Ce pic est peu élevé,
mais je crois qu’il n’en est pas de plus difficile à gravir et qui
présente autant de dangers. Plusieurs de mes compagnons qui
avaient déjà gravi plusieurs volcans, et entre autres celui de
Ténérife, n’y avaient pas éprouvé plus de difficultés.
Nous déjeunâmes d’abord pour remettre nos forces, puis
nous procédâmes à la visite du volcan. Nous trouvâmes d’abord
un vieux cratère entièrement fermé, mais d où s échappaient
encore quelques fumerolles. Partout le sol était couvert de
soufre et on en trouvait encore d’ainoncelé en certains points
sur le côté de la montagne. Dans le nord nous visitâmes de
grandes crevasses où le soufre paraissait en fusion, mais il était
dangereux d’en approcher , le sol ne présentant pas de solidité.
De ce côté, la montagne était toute crevassée; ces crevasses
laissaient voir des cristallisations d’un soufre très-pur sous les
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