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qui conduit au quartier chinois, à gauche un chemin qui mène
au pied de la butte en question, sur les derrières du fort Belgica ,
qui n’est en aucune façon défilé de ce côté. Un ravin peu pro-
iond conduit de là à la petite plaine où se trouvent la ville et
les jardins. Le deuxième point de débarquement serait dans la
passe du nord-est, au pied du morne de Banda-Neira, avant
d’avoir doublé sa pointe orientale, qui est basse, défendue par
des récifs et par une batterie en terre : il faudrait donc prendre
le premier ravin au sud du morne de Banda-Neira et gagner
par là la butte qui se trouve sur la croupe.de ce morne, en
passant derrière les jardins et le cimetière.
Le groupe de Banda pourrait devenir une excellente position
militaire, pour commander toute la mer des Moluques. Les
Hollandais regardent ce point comme suffisamment défendu,
quoiqu’il ne soit pas à l’abri d’un coup de main. La garnison
s’élève à 200 Européens et 4 à 500 .Tavanais. Les casernes de
ces derniers forment un grand carré autour d’une belle pelouse
sur la pointe basse à droite de la ville ; ce sont des barraques
en planches proprement construites et bien entretenues.
Le petit archipel de Banda fut conquis en 1621 par les Hollandais,
qui profitèrent des divisions qui régnaient entre les
différents chefs des tribus. Ces peuplades, que les anciens
voyageurs disent avoir été très-belliqueuses, furent, dit-on,
exterminées. Le sol fut réparti par enclos aux colons hollandais,
à la condition de maintenir la culture du muscadier et d’en
vendre le fruit aux seuls agents de la compagnie, à un prix fixé.
La grande Banda fut divisée en vingt-cinq parcs d’exploitation.
L’île Poulo-Ai en eut six et Banda-Neira trois. Ces divisions
peuvent avoir éprouvé des modifications, mais nous les conservons
ici pour nous rendre compte du degré d’importance de
chacune de ces iles. Un certain nombre de déportés des autres
possessions hollandaises, et même des esclaves, furent répartis
entre les colons ou fermiers pour l’exploitation du sol. Cet ordre
de choses a éprouvé peu de changements, et les îles Banda sont
encore de nos jours cultivées par des esclaves malais ou javans ;
j’ai remarqué cependant un assez bon nombre d’agents subalternes,
et peut-être même quelques fermiers, qui sont métis ou
affranchis; l ’administration hollandaise, à la fois politique et
paternelle, sait ainsi relever un peu la classe opprimée en choisissant
dans son sein, un petit nombre d’individus appelés à
commander les autres. Ces Orangs-Kayas sont invités aux fêtes
et dîners d’apparat, ce qui flatte singulièrement leur amour-
propre. Ils sont conduits à s’attacher de plus en plus à leurs
dominateurs. Ils adoptent peu à peu le costume et les usages
européens; nos modes elles-mêmes, quoique étrangement défigurées,
finissent par arriver jusqu’aux dames malaises, qui
ont quelquefois l’insigne honneur d épouser un commis ou un
officier de la garnison, mais cette sorte de fusion ne donne pas
toujours lieu à des mariages légitimes........
On évalue, année commune, la récolte des îles Banda à
500,000 livres de muscade et 150,000 livres de macis. Le muscadier
produit toute l’année, mais la grande récolte se fait en
août et dans les mois de novembre et décembre. Chaque arbre
produit, année moyenne, 5 à 6 livres de muscade, et quelquefois
même 15 à 20 livres. Les fermiers reçoivent 12 sous pour
chaque livre de macis et 8 sous pour celle de muscade.
Malgré l’état prospère des cultures aux îles Banda, on ne
peut pas dire que cette île soit florissante. Le s o l, couvert par
les forêts de muscadiers, ne peut produire les denrées indispensables
à la vie. La population se réduit à un petit nombre
d’employés ou fermiers et cinq à six mille esclaves, pour lesquels
on est obligé d’envoyer du riz et de l’arack de Batavia. On
ne trouve dans le pays que du poisson salé et quelques légumes.
Le mouvement commercial n’exige pas un grand nombre de