25,
velle Guinée ; ils en retirent du tripang, de la nacre
et des perles qu’ils échangent contre les objets
d’industrie européenne.
Les Malais et les condamnés fournissent les seuls
bras dont dispose l’agriculture. Chaque planteur a
ses embarcations avec lesquelles il apporte les denrées
dans les magasins du gouvernement. Ce sont ces
embarcations qui, sur l’ordre du gouverneur, étaient
venues donner la remorque à nos corvettes pour les
faire entrer dans le port.
La veille de notre départ, au moment où je prenais
congé de M. de Stuers, du résident et du capitaine
Eideliiig, commandant la corvette le Triton,
M. le gouverneur avait eu l’obligeance de m’offrir de
nouveau, pour quitter le port le secours des embarcations
qui nous avaient amenés. Je ne pouvais
qu’accepter avec reconnaissance des offres aussi
obligeantes et faites avec autant de cordialité.
Dès le matin, deux coups de canon partent du
fort Belgica; c’est le signal convenu qui indique à
chaque planteur qu’il est tenu d’envoyer immédiatement
aux ordres du gouverneur une embarcation
tout équipée, afin de donner la remorque à un navire
de l’État.
Pas un souffle de vent ne vient rider la surface de
la mer dans la rade ; nos corvettes, après avoir levé
leurs ancres, restent immobiles sur les eaux. Mais
bientôt nous armons nos avirons de galère, et avec
leur secours nous atteignons lentement la mer libre ;
toutes les embarcations des planteurs réunies sur la
place du mouillage que nous venons de quitter, nous
voient déployer nos voiles, et nous éloigner de cette
petite terre où nous avons reçu une si franche et si
cordiale hospitalité.
Longtemps encore le sommet toujours en feu du
Gounong-Api nous servit de point de repère pendant
les quelques jours où des calmes incessants
nous tinrent immobiles sur la mer. De nombreuses
bandes de marsouins, quelques praos s’éloignant
du groupe de Banda pour regagner leurs pénates,
étaient à peine venus rompre la monotonie de notre
navigation, lorsque, le 27, les courants bien plus
que les vents nous amenèrent en vue des hautes montagnes
qui terminent l’île Céram vers le sud-ouest.
Le lendemain, nous apercevions encore la pointe 2s
de cette grande terre qui s’affaissait sous l’horizon, et
devant nous se déroulait la longue ligne des îles de
Tenimbar, Goram, Manaivolka, Matabella, etc., à la
reconnaissance desquelles nous consacrâmes la journée
; le soir nous avions aperçu les hautes terres
de la Nouvelle-Guinée, et nous dûmes renvoyer au
lendemain le travail hydrographique.
La plu ie , qui ne cessa de tomber pendant la nuit
et une partie de la matinée, ne nous permit de distinguer
les hautes terres de la pointe sud-ouest de la
Nouvelle-Guinée que fort tard. Presque toute la journée
et celle du lendemain fut consacrée à longer la
longue et basse île Adi, à peine surmontée par quelques
mornes peu élevés. De nombreuses troupes de
marsouins fort petits jouaient autour de nous de