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 velle Guinée ;  ils  en  retirent  du  tripang,  de  la  nacre  
 et des  perles  qu’ils  échangent  contre  les  objets  
 d’industrie  européenne. 
 Les Malais  et  les  condamnés  fournissent  les  seuls  
 bras  dont  dispose  l’agriculture.  Chaque  planteur  a  
 ses  embarcations  avec  lesquelles  il  apporte  les  denrées  
 dans les magasins  du  gouvernement.  Ce  sont ces  
 embarcations qui, sur l’ordre  du  gouverneur,  étaient  
 venues  donner  la remorque  à  nos  corvettes  pour  les  
 faire  entrer  dans le port. 
 La  veille  de  notre  départ,  au moment  où  je  prenais  
 congé  de M.  de  Stuers,  du  résident  et  du  capitaine  
 Eideliiig,  commandant  la  corvette  le  Triton,  
 M.  le  gouverneur avait  eu  l’obligeance  de m’offrir de  
 nouveau,  pour quitter  le  port  le  secours  des  embarcations  
 qui  nous  avaient  amenés.  Je  ne  pouvais  
 qu’accepter  avec  reconnaissance  des  offres  aussi  
 obligeantes  et  faites  avec  autant  de  cordialité. 
 Dès  le  matin,  deux  coups  de  canon  partent  du  
 fort Belgica;  c’est  le  signal  convenu  qui  indique  à  
 chaque  planteur  qu’il  est  tenu  d’envoyer  immédiatement  
 aux  ordres  du  gouverneur  une  embarcation  
 tout  équipée,  afin  de donner  la  remorque  à  un  navire  
 de  l’État. 
 Pas  un  souffle  de  vent ne vient rider  la  surface  de  
 la  mer  dans  la  rade ;  nos  corvettes,  après  avoir  levé  
 leurs  ancres,  restent  immobiles  sur  les  eaux.  Mais  
 bientôt  nous  armons  nos  avirons  de  galère,  et  avec  
 leur  secours nous atteignons  lentement la mer libre ;  
 toutes  les embarcations  des  planteurs  réunies  sur  la 
 place du mouillage que  nous venons de quitter, nous  
 voient  déployer nos  voiles,  et  nous éloigner  de  cette  
 petite  terre où  nous  avons  reçu  une  si  franche  et  si  
 cordiale  hospitalité. 
 Longtemps  encore  le sommet  toujours  en  feu  du  
 Gounong-Api  nous  servit  de  point  de  repère  pendant  
 les  quelques  jours  où  des  calmes  incessants  
 nous tinrent  immobiles  sur  la  mer.  De nombreuses  
 bandes  de  marsouins,  quelques  praos  s’éloignant  
 du  groupe  de  Banda  pour  regagner  leurs  pénates,  
 étaient  à peine  venus  rompre  la monotonie  de  notre  
 navigation,  lorsque,  le  27,  les  courants  bien  plus  
 que  les vents nous amenèrent en  vue des hautes montagnes  
 qui  terminent  l’île  Céram  vers  le  sud-ouest. 
 Le  lendemain,  nous  apercevions  encore  la  pointe  2s  
 de cette grande terre qui  s’affaissait sous  l’horizon,  et  
 devant nous  se déroulait  la  longue  ligne  des  îles  de  
 Tenimbar,  Goram, Manaivolka,  Matabella,  etc.,  à  la  
 reconnaissance  desquelles  nous consacrâmes  la journée  
 ;  le  soir  nous  avions  aperçu  les  hautes  terres  
 de  la Nouvelle-Guinée,  et  nous  dûmes renvoyer  au  
 lendemain  le  travail hydrographique. 
 La plu ie ,  qui  ne  cessa  de  tomber  pendant  la  nuit  
 et une  partie  de  la matinée,  ne  nous  permit  de  distinguer  
 les  hautes terres  de la  pointe  sud-ouest de  la  
 Nouvelle-Guinée que fort tard.  Presque toute la journée  
 et  celle  du  lendemain  fut  consacrée  à  longer  la  
 longue  et basse  île Adi,  à peine surmontée par quelques  
 mornes  peu  élevés.  De  nombreuses  troupes  de  
 marsouins  fort  petits  jouaient  autour  de  nous  de