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large, un aspect bien moins riant que celui de la partie
occidentale.
La brise était forte lorsque nous abandonnâmes
cette reconnaissance pour aller longer les hautes
terres de Boiirou. Une brume épaisse les entourait ;
ce fut à peine si nous distinguâmes suffisamment
sa côte pour en relever les détails. Des ras de marée
agitaient les eaux autour de nous en produisant un
clapotis considérable dont le bruit simulait à s’y
méprendre celui de la m e r , brisant sur des récifs à
fleur d’eau. Le 17 au matin les hautes montagnes
qui termin ent F ile Bourou à l’ouest paraissaient encore
lorsque nous nous dirigeâmes sur la pointe sud-ouest
de l’ile Boiitoun, laissant Wangui-Wangui sur notre
gauche. Je me félicitai de doubler cette pointe pendant
le jo u r , car nous y trouvâmes l’occasion d’enrichir
l’hydrographie de quelques détails que je ne reconnus
sur aucune des cartes qui étaient en notre possession,
et ensuite je dirigeai ma route pour la nuit de manière
à traverser le surlendemain le détroit de Va%^r.
Nous avions à peine laissé les trois petites iles qui
avec Célèbes et la grande ile Salayer forment le détroit
de ce nom, que, ralliant la terre de Célèbes, nous
pûmes suivre sur son rivage tous les accidents du terrain.
Bien n’est riche et agréable à la vue comme
cette partie de Célèbes. Ce sont des terres basses dominées
par quelques hauts pitons isolés, et couvertes
par une végétation admirable ; de distance en
distance on y remarque quelques belles pelouses,
indiquant de riches pâturages. Sur toute la cô te , on
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aperçoit des habitations isolées ; j e connais peu de terres
plus riches en cocotiers. Quelques villages assis sur le
bord de la mer complètent ce tableau, un des plus
beaux et des plus animés qu’il soit possible de voir.
Nous ne tardâmes pas à apercevoir le fort de Boulé-
Komba et la baie de même nom , au fond de laquelle
se trouve, dit-on, un grand établissement couvert
par le pavillon hollandais, et dépendant de Bonthain.
Un navire paraissait s’en détacher, et courait au sud ;
nous le perdimes bientôt de vue. La mer était des plus
tranquilles, mais garnie d’écueils et peu profonde; la
navigation dans ces parages serait peu sûre pendant la
nuit. Du reste, de ce point jusqu’à Makassar, on trouve
un bon ancrage sur toutes les parties de la côte : et à
six heures du soir nous laissâmes tomber l’ancre.
Dès le matin nous reprimes notre route en côtoyant
cette belle terre ; nous ne tardâmes pas à voir sur le
bord de la mer, au fond d’une baie large, mais mal
fermée, la ville de Bonthain. Vue de la mer, son étendue
parait considérable ; c’est du reste un des établissements
hollandais importants, quoique de second
ordre, de l’île Célèbes. Il était à peine midi
lorsque nous nous rencontrâmes avec trois navires
hollandais, dans le canal qui sépare les îles basses
et dangereuses de Tanakèké. Là , le calme
nous abandonna à la merci des courants. Ce détroit
paraît semé de hauts-fonds ; nous n’y trouvâmes
pas moins de 7 brasses ; mais un de nos compagnons
de route hollandais sonda tout près de nous
par 3 brasses. Enfin la brise vint nous arracher à
VI. 12
1839.
Mai.
x;; piA
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