
 
        
         
		15. 
 17. 
 20 
 large,  un aspect bien moins riant  que celui  de  la partie  
 occidentale. 
 La  brise  était  forte  lorsque  nous  abandonnâmes  
 cette  reconnaissance  pour  aller  longer  les  hautes  
 terres  de  Boiirou.  Une  brume  épaisse  les  entourait ;  
 ce  fut  à  peine  si  nous  distinguâmes  suffisamment  
 sa côte  pour  en  relever les détails.  Des  ras  de marée  
 agitaient  les  eaux  autour  de  nous  en  produisant  un  
 clapotis  considérable  dont  le  bruit  simulait  à  s’y  
 méprendre  celui  de la m e r ,  brisant  sur  des  récifs  à  
 fleur  d’eau.  Le  17  au  matin  les  hautes montagnes  
 qui termin ent F ile Bourou à l’ouest paraissaient encore  
 lorsque nous nous dirigeâmes  sur la  pointe sud-ouest  
 de  l’ile Boiitoun,  laissant  Wangui-Wangui  sur notre  
 gauche. Je me félicitai de doubler cette pointe pendant  
 le jo u r ,  car  nous  y  trouvâmes  l’occasion  d’enrichir  
 l’hydrographie  de quelques détails  que  je  ne  reconnus  
 sur aucune des cartes qui étaient en notre possession, 
  et ensuite je dirigeai ma route pour la nuit de manière  
 à traverser le surlendemain le détroit de Va%^r. 
 Nous avions  à peine  laissé les  trois  petites  iles qui  
 avec Célèbes  et  la  grande  ile  Salayer  forment  le  détroit  
 de ce nom,  que, ralliant la terre de Célèbes, nous  
 pûmes suivre  sur son rivage tous  les  accidents du terrain. 
   Bien  n’est  riche  et  agréable  à  la  vue  comme  
 cette partie de Célèbes.  Ce  sont  des  terres  basses dominées  
 par  quelques  hauts  pitons  isolés,  et  couvertes  
 par  une  végétation  admirable  ;  de  distance  en  
 distance  on  y  remarque  quelques  belles  pelouses,  
 indiquant  de  riches pâturages.  Sur  toute  la cô te ,  on 
 177 
 aperçoit des habitations isolées ; j e connais peu de terres  
 plus riches en cocotiers. Quelques villages  assis  sur le  
 bord  de  la  mer  complètent  ce  tableau,  un  des  plus  
 beaux  et  des  plus animés  qu’il  soit  possible  de  voir. 
 Nous  ne  tardâmes  pas à apercevoir le fort de Boulé-  
 Komba  et  la baie de même  nom ,  au  fond  de  laquelle  
 se  trouve,  dit-on,  un  grand  établissement  couvert  
 par le pavillon hollandais,  et dépendant de Bonthain.  
 Un navire paraissait s’en détacher,  et courait au  sud ;  
 nous le perdimes bientôt de vue.  La mer était des plus  
 tranquilles, mais garnie d’écueils et peu profonde; la  
 navigation dans ces parages serait peu sûre pendant la  
 nuit. Du reste, de ce point jusqu’à Makassar, on trouve  
 un bon ancrage  sur toutes  les parties de  la  côte :  et  à  
 six  heures  du  soir  nous  laissâmes  tomber  l’ancre. 
 Dès le matin nous reprimes notre route en côtoyant  
 cette belle  terre ;  nous  ne  tardâmes  pas  à  voir sur  le  
 bord  de  la mer,  au fond  d’une baie  large,  mais mal  
 fermée,  la  ville de Bonthain. Vue de la mer, son  étendue  
 parait  considérable ;  c’est  du  reste  un  des  établissements  
 hollandais  importants,  quoique  de  second  
 ordre,  de  l’île  Célèbes.  Il  était  à  peine  midi  
 lorsque  nous  nous  rencontrâmes  avec  trois  navires  
 hollandais,  dans  le  canal  qui  sépare  les  îles  basses  
 et  dangereuses  de  Tanakèké.  Là  ,  le  calme  
 nous  abandonna  à  la  merci  des  courants.  Ce  détroit  
 paraît  semé  de  hauts-fonds  ;  nous  n’y  trouvâmes  
 pas moins de  7  brasses ;  mais  un  de  nos  compagnons  
 de route hollandais  sonda  tout  près  de nous  
 par  3  brasses.  Enfin  la  brise  vint  nous  arracher  à  
 VI.  12 
 1839. 
 Mai. 
 x;; piA 
 21