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féconder le pied des arbres qui y avaient jeté leurs réi-
cines. Forcés de revenir sur nos pas, nous nous laissâmes
aller au courant et nous eûmes bientôt franchi
l’espace que nous avions eu tant de peine à parcourir.
En quittant la rivière, nous nous dirigeâmes vers
une petite plage que nous aperçûmes sur la rive
opposée à celle du port Dubus. Nous nous y arrêtâmes
pour déjeuner, mais lorsque nous voulûmes
ensuite parcourir les alentours de notre halte,
nous reconnûmes que nous étions sur une île d’une
très-petite étendue, et séparée de la Grande-Terre
par un petit bras de mer. Nous y trouvâmes quelques
cases ruinées et abandonnées, et quelques débris de
coquilles qui avaient servi à nourrir les habitants.
II est probable que cette position avait été saccagée,
comme tous les villages de la baie, lors de l’invasion
des tribus de l’ouest, et que depuis cette époque elle
avait été abandonnée par ses habitants, si toutefois
ceux-ci échappèrent à ce désastre. Nous cueillîmes
dans les environs quelques courges et quelques piments,
mais nous ne remarquâmes rien qui pût nous
indiquer que ces lieux avaient été récemment fréquentés
par les naturels.
Enfin, nous nous rabattîmes sur le lieu de notre
aiguade ; là, grâce aux sentiers que j’avais parcourus
l’avant-veille, nous pûmes pénétrer dans la forêt et
y récolter quelques insectes qui ne sont nulle part
plus nombreux qu’à la Nouvelle-Guinée. Le soir,
M. Marescot, parti de la veille dans le grand canot
de VAstrolabe pour aller reconnaître les canaux à
l’ouest de la baie, était de retour de son expédition ;
il me fit le rapport suivant : « Le 25 au matin, jepar-
« tisavec le grand canot de VAstrolabe pour aller exit
plorerl’ouverture du deuxième canal que nousavions
« remarqué sur la côte occidentale de la baie en y
«entrant. Je devais en même temps, d’après vos
«ordres, faire une ligne de sondes tout le long des
« hautes falaises qui surplombent la côte de ce côté ;
« mais la pluie qui ne cessa de tomber depuis le nia-
« tin ne me permit point d’exécuter cette partie de
« mes instructions.
« Vers les huit heures et demie, j’étais à l’ouverture
«du canal, c’est-à-dire, à six milles à peu près de
« distance des corvettes, j’en prolongeai les contours.
« La côte s’élève à une assez grande hauteur, elle est
« formée par des rochers rougeâtres très-accidentés.
« Je découvris bientôt plusieurs petits îlots sur les-
« quels je me dirigeai. Le canal pouvait avoir, en cet
«endroit, de douze à quatorze cents mètres; il s’é-
«largissait ensuite graduellement et présentait la
« forme d’une gourde un peu aplatie vers sa base.
«Toute ma journée fut employée à étudier les con-
« tours du détroit et à fixer les sondes qui en indi-
« quent la profondeur. Vers les six heures du soir,
«j’atteignis un coude sur la côte qui en formait
«la limite nord, et j ’aperçus clairement le canal
« qui se continuait dans la direction de l’ouest sud-
« ouest.
« Obligé de chercher un abri pour y passer la nuit,
«je me dirigeai vers une petite crique sablonneuse,
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