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autres îles , étaient condamnées en raison de leur mauvaise conduite
ou d’autres fautes à subir une punition ; toutes, redoutant
l’influence d’un climat réputé malsain, ont protesté avec force
contre cette mesure, qui n’a pas eu de suite , et on est encore
aujourd’hui au même point qu’auparavant. Le gouverneur
actuel doit , dit-on , envoyer à Batavia quelques propositions
qui pourront peut-être réussir.
[M. Jacquinot.)
Note 2 , page 30.
La ville de Banda-Neira ne se compose que de deux longues
rues parallèles au rivage; les maisons, les rues, les allées sont
d’une propreté admirable ; quelques habitations , surtout celle
du résident, rappellent ce qu’on peut voir de plus confortable
à Ternate , mais la ville est bien moins étendue. Au N. O. du
quartier européen , qui en occupe la moitié, se trouve une vaste
esplanade aivec le fort de Nassau : c’est un grand carré à quatre
petits bastions, murs de pierre peu épais et peu élevés, fossés
secs et peu profonds. La face qui regarde la mer est couverte
par un ouvrage à corne, dont le relief, nécessairement moindre
que celui du corps de place, est presque nul ; il n’en a pas moins
son parapet de pierre, son petit fossé et une sorte de chemin
couvert qui n’est qu’indiqué, avec une place d’armes destinée
à défendre la porte qui s’ouvre au milieu de la courtine. En
lace de ce fort est un petit môle ou débarcadère partie en pierre,
partie en bois, où s’élève un assez joli hangar ou cale couverte.
Le lort de Nassau, dont je n’ai pas visité l ’intérieur, m’a paru
renfermer beaucoup de magasins et logements destinés sans
doute à recevoir les Hollandais et leurs bagages en cas de soulèvement
des esclaves. A l’extérieur et aux environs sont encore
quelques grandes constructions, qui peuvent appartenir à des
casernes , des hôpitaux ou des magasins. Plus au N ., se trouvent
une petite halle ou marché couvert, et enfin le quartier ou
Campong chinois, qui est peu étendu. La ville se termine ici
sur le bord d’un canal étroit et sinueux q u i, après avoir séparé
Banda-Neira du volcan, s’élargit vers le N. de manière à
former entre ces deux îles, une sorte de rade extérieure qui m’a
paru peu sûre et peu accessible ; c’est ce que nous avons indiqué
comme étant la passe du nord. Vis-à-vis cette passe, et sur
la rive N. de Banda-Neira, se trouve , à l’opposé de la ville , un
groupe de maisons, une sorte de quartier abandonné , où je n’ai
vu que quelques pêcheurs.
Au nord du fort de Nassau s’élève sur un monticule le château
Belgica , q u i, avec ses deux enceintes flanquées de tours
et de bastions, ne ressemble pas mal à une casbah algérienne.
Cette sorte de citadelle commande la ville ainsi que le fort de
Nassau et elle a vue sur les trois passes, mais elle ne bat les
deux passes principales du nord-est et de l’ouest qu’à la grande
portée du canon ; on peut même pénétrer dans la rade de Banda
et y mouiller sans avoir grand chose à craindre de Belgica. Ce
fort est un carré bastionné , à murailles en maçonnerie sans
glacis ni fossé, si ce n’est devant la porte qui regarde au su d ,
où se trouve un pont-levis; à l’intérieur est une nouvelle enceinte
dont les murs de pierre très-élevés dominent le parapet
extérieur; aux angles sont quatre petites tours. Le morne de la
Croix des Signaux commande le fort Belgica à la distance de
7 à 800 toises, mais il existe au nord-est de ce fort un monticule
ou butte de terrain, à la distance de 150 à 200 toises, qui est la
position la plus avantageuse pour le réduire sans difficulté. Deux
voies conduisent à cette position : l’une par la fausse baie, ou passe
du nord, entre le volcan et l’île Banda-Neira; en rangeant la côte
de cette dernière, et en débarquant au port Faunbour.g, ou quartier
abandonné dont nous avons parlé, on trouve à droite la rue