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 mousson  d’ouest,  vont  faire leur  chargement  le long  
 des  côtes de  l’Australie et  sur les  rochers madrépori-  
 ques  qui  les  bordent.  Bientôt  toutes  ces  embarcations  
 nous  ont  perdus de vu e ,  et pas  une  seule  n’est  
 près  de  nous  lorsque,  après avoir contourné quelque  
 temps  le  rivage,  nous  sondons  à  l’entrée  de  la  baie  
 par quatre brasses  de  fond.  Là  il  nous  faut mouiller  
 pour  attendre  que  nos  embarcations  aient  éclairé  
 notre  route  et  sondé  la  baie ;  le  soir,  profitant  d’un  
 grain  du  nord-ouest,  nos  corvettes,  après avoir  levé  
 leurs  ancres, viennent de  nouveau les  laisser  tomber  
 à  huit  cents  mètres  environ  d’un petit  îlot  qui nous  
 offre  une position  admirable  pour  établir  notre  observatoire  
 en  toute  sécurité,  et envoyer  nos matelots  
 en permission;  afin qu’ils  puissent s’y promener sans  
 compromettre notre tranquillité par leur contact avec  
 les  naturels  *. 
 "  Notes  1 ,  2 , 3 ,   4,   5,  6 et 7. 
 CHAPITBE  XLIIL  
 Séjour dans la baie Rafles,  traversée de  la baie Rafles au port Essington. 
 La baie Bafles est vaste et spacieuse, mais le mouillage  
 est  singulièrement  rétréci  par les  vases  qui  en  
 envahissent le  fond  et y laissent peu  de  profondeur.  
 Partout les terres  se présentent basses  et  uniformes,  
 elles sont couvertes d’une végétation triste  et  languissante. 
   Nous étions  à peine mouillés  que  déjà nos embarcations  
 allaient  reconnaître  le  petit  îlot  qui  se  
 trouvait  près de  nous ;  dès le lendemain, M.  Dumoulin  
 y établissait  sa tente pour  faire une  série d’observations  
 magnétiques; M.  Gourdin  que j’avais  chargé  
 de  lever  le  plan  de  la  baie,  posait  les  jalons  qui  
 devaient  servir  à  ses  opérations ;  MM.  Demas  et  
 Montravel  allaient  régler  les  chronomètres  sur  l’îlot  
 de  l’observatoire;  M.  Coupvent  était  chargé  d’explorer  
 le  canal qui  sépare  l’île  Croker  du  continent.  
 D’un  autre  côté  les  chaloupes  des  deux  navires  sous  
 la  conduite  d’un  officier,  allaient  chercher  une  ai-  
 guade  facile  où  nous  pussions  pendant  notre  séjour 
 1839. 
 27 Mars. 
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