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 grande  affabilité;  nous  trouvâmes  dans M.  le  gouverneur un  
 homme  qui  nous  attendait  avec  impatience,  entièrement disposé  
 à  nous  rendre  tous  les  services  à  sa  disposition,  et  qui  
 nous  en  donna  à  l’instant  même  la  preuve  par  les  égards  et  
 les  marques  de  bienveillance  dont  il  ne  cessa  de  nous  entourer; 
   apprenant l’indisposition du commandant,  il se fût empressé  
 de se rendre  à  bord de  VAstrolabe,  si l’heure  avancée ne  
 lui  eut  fait  craindre  de  le  déranger.  Un début  aussi  aimable  
 nous donna à  1 instant la conviction que nous trouverions auprès  
 de  ce  chef  les mêmes  facilités  et  le  même  enthousiasme  pour  
 1 expédition  que nous  avions jadis  rencontrés auprès de M. Merkus; 
   nous ne fumes pas trompés dans notre espoir, et nous n ’eûmes  
 qu’un regret,  celui  d’être forcés  par les  circonstances,  de  
 ne  rester que trois jours dans un  lieu qui  eût pu offrir de l’intérêt  
 pour la science. Messieurs les naturalistes ayant, néanmoins,  
 manifesté l’intention d’aller visiter le  volcan,  toutes  les facilités  
 leur furent accordées  pour  cette  course  qu’ils  effectuèrent,  et  
 durant  laquelle  ils  furent  merveilleusement  secondés  par  les  
 circonstances atmosphériques. 
 Lors  de  notre  relâche  à  Amboine  en  1828  sur  VAstrolabe,  
 M. Quoy avait obtenu, par le plus grand des hasards, un douyong,  
 animai peu  connu  jusqu’alors,  mais  dans  un  état  de délabrement  
 t e l,  qu’il  n’avait pu qu’en  prendre une  exquisse assez  inexacte; 
   1 individu  était  en  putréfaction  presque  complète,  et  
 il  avait  été  impossible  d’en  conserver  la  moindre partie.  Nous  
 savions qu’il  se  trouvait  encore  au  nombre des  desiderata  du  
 Musée,  et nous  l’avions  demandé  plusieurs  fois  à Ternate,  et  
 en dernier lieu  à Amboine  sans pouvoir nous le procurer ;  aussi,  
 fûmes-nous  enchantés  d’apprendre  de  M.  le  gouverneur  lui-  
 même ,  qu on  en  avait péché un  la  veille,  qu’il  avait  donné des  
 ordres  pour le  conserver  vivant,  et  qu’il se faisait  un  véritable  
 plaisir  de  l’offrir  à  nos  naturalistes,  qui  s’empressèrent" d’en 
 prendre  possession,  de  le  faire  dessiner,  et  de  le  placer  dans  
 une barrique,  contenant  de  l’arack. Ces messieurs durent  également  
 à  sa  générosité  l’acquisition  d’un  kangourou de  Céram,  
 animal qui offrait assez de différence  avec  celui de  la Nouvelle-  
 Hollande,  pour  faire  présumer qu’il  n’avait  pas été  décrit  jusqu’alors, 
   et  qu’il pourrait bien  former  une  espèce nouvelle...... 
 Banda,  surnommée  la Grande,  comme  étant  la  plus  importante  
 du  petit  groupe  auquel  elle  appartient,  a  le monopole  
 de  la  production  des  muscades  qui  se  consomment  dans  le  
 monde entier ;  elle  est  couverte  de  ces  arbres  précieux  dont  la  
 culture  ne  donne  presque  aucune  peine.  Des  hommes  sont  
 constamment  employés  à  inspecter les  fruits  et  à  détacher  au  
 moyen d’une  longue perche,  ceux qu’ils jugent parvenus  à maturité  
 convenable.  Le  sol entier  de  cette  île  est  divisé  en  vingt  
 districts  ou parcs ;  chacun de  ces parcs fut,  très-anciennèment,  
 concédé  par  contrat  à  des  personnes  chargées  de  surveiller  la  
 récolte,  de  ramasser  les  fruits,  de  leur donner  la  préparation  
 convenable  et  de  les  livrer  ensuite  au  résident,  moyennant  un  
 tarif  convenu.  En passant  ce  marché,  le  gouvernement,  à  ce  
 qu’il  prétend  aujourd’h u i,  n ’avait  nullement  entendu  se  dessaisir  
 du terrain ,  tandis  que les  concessionnaires ,  q u i,  avec  le  
 temps,  se  sont  considérés  comme  les  maîtres ,  en  réclament  la  
 légitime  propriété  et  ont  intenté un procès  où  doit se vider  la  
 question.  Il  est  facile de prévoir de  quel  côté  sera le bon droit  
 dans une question où l’autorité gouvernante  est  juge et partie. 
 La  population  des  îles  Banda  se  compose  entièrement  d’esclaves  
 et de condamnés ,  au  nombre  de  cinq  à  six mille ;  il n’y  
 a d’Européens que les autorités civiles  et militaires, à la  tête desquelles  
 se trouve  le résident, qui reçoit mille  florins par mois de  
 solde.  Les  femmes y sont en  très-petit nombre. On a  cherché  en  
 plusieurs circonstances les moyens de remédier à cet inconvénient ;  
 on  a  voulu  tenter  d’y  transporter  celles  qui,  à  Java  et  dans  les