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1839.
Avrlí. née un accroissement extraordinaire. Jusqu’ici la
navigation à la vapeur n’a servi, dans les colonies,
qu’à joindre des lignes peu étendues. Il est probable
qu’avant peu ces deux grands centres des possessions
anglaises ( l’Inde et la Nouvelle-Galles du sud) pourront
communiquer ensemble par des bâtiments à
vapeur qui trouveront leurs dépôts de combustible
entre Calcutta et Sidney aux stations intermédiaires
de Sincapour et de Victoria. Le cabinet britannique
pourra dès lors communiquer rapidement et par la
voie la plus droite avec tous ses établissements coloniaux
, dont ceux de l’Australie sont les plus éloignés, et
alors quelle activité nouvelle la petite colonie de Victoria
ne prendra-t-elle pas ! Les dangereux récifs qui
encombrent le détroit de Torrès ne deviendront-ils
pas eux-mêmes une source de richesse pour la population
maritime du havre Essington, puisque les navires
qui devront le traverser auront sans cesse besoin
soit des bateaux remorqueurs, soit des conseils des
pilotes deVictoria?
De grandes difficultés restent à vaincre pour amener
le nouvel établissement à prendre rang parmi
les colonies importantes de la Grande-Bretagne. Non-
seulement le sol paraît peu propice à la culture, non-
seulement il manque de ces grands cours d’eau qui
ajoutent tant à la fécondité des terres, mais ces rivages
sont à peu près déserts. Les quelques misérables sauvages
qui végètent dans ces vastes solitudes, ne sont
susceptibles d’aucun travail pénible. Il faudra peut-
être des siècles encore pour les amener à un état plus
civilisé, si d’icià cette époqueils n’ont pas, comme sur
la terre de Van Diemen, entièrement disparu devant
les progrès de la colonisation. Dès-lors quels seront
les bras que les Anglais pourront employer à la culture
des terres ? L’esclavage n’existe plus, le soleil
brûlant de ces contrées permettra-t-il aux Européens
de s’y livrer aux rudes travaux de l’agriculture? J’en
doute. L’Angleterre espère-t-elle que les Malais iront
abandonner les champs fertiles, couverts de la pro -
tection hollandaise, à laquelle ils sont habitués, pour
venir sous la protection anglaise épuiser leurs efforts
à féconder des terres improductives? ou bien a-t-elle
compté sur ses bagnes pour fonder Victoria comme
elle a construit Sidney ? Et enfin, la terre offrira t elle
par ses produits une compensation suffisante pour le
travail de sa culture et les frais qu’auront faits ses
possesseurs ?
En attendant, les Anglais procèdent dans leurs
essais avec ordre et économie. Le personnel de la petite
colonie se compose de trois cents hommes en y
comprenant les équipages des deux navires de guerre
VAlligator et le brick le Brittomart, détachés pour
apporter le matériel de l’établissement, et aider aux
travaux inséparables d’un premier établissement. Le
brick a été envoyé dans les îles Key et Arrou sous
le commandement du lieutenant Stanley pour y chercher
des vivres pour la colonie. A son retour, il
doit remplacer VAlligator sur la rade, tandis que la
corvette se rendra à Sidney.
La mousson d’ouest touchait à sa fin lorsque nous