
 
        
         
		’i i® . Tîirii:' 
 m 
 Ll 
 m   > 
 :V^’ 
 •1 
 11« 
 ï? 
 fil 
 |i|i!<l 
 i*',: f61.  I 
 r   :' 
 1830. 
 Mai. tre  rapide  passage  :  « Le  village  de  Warrou,  composé  
 d’une  soixantaine  de  maisons,  offre  un  aspect  
 des plus  agréables, même pour des yeux q u i,  comme  
 les nôtres,  n’auraient pas vu  depuis  longtemps  d’autres  
 terres  que  des  pays  sauvages  et  déserts.  Des  
 cocotiers  plantés  avec  une  espèce  de  symétrie,  dominent  
 de  leur  gracieux  feuillage  toutes  ces  élégantes  
 maisons, qui  sont entourées elles-mêmes d’arbustes  
 chargés de  fleurs,  et  de  petits  jardins  entretenus  
 avec soin. Elles sont adossées à un marais où croît avec  
 une  vigueur rare  et  sans  aucune  espèce  de  culture,  
 le palmier sagou dont la moelle  intérieure  sert  à  préparer  
 une  liqueur  spiritueuse  et  qui  est  une  des richesses  
 de  ces  îles. 
 «  Ce  village  paraît  contenir  une  population  d’environ  
 trois  cents  habitants.  Tous  sont mahométans  
 et l’on  n’aperçoit  que  très-difficilement  les  femmes  
 qui  se  tiennent  à l’écart. Nous  apprîmes  d’eux qu’ils  
 voyaient  très - rarement  des  bâtiments  hollandais  
 Le  gouvernement  des  Moluques  a  pour  vassal  le  
 Radjah  de  la  partie  est  de  Céram  ,  de  qui  dépend  
 ^ Orang-Kaya.  Safi-Rouddin,  qui  paraît  être  à  leur  
 égard  dans  les  rapports  d’un  seigneur  tout-puissant  
 avec  ses  serfs.  Les alfouras  qui habitent  l’in-  
 terieur  vivent  en  paix  avec  eux;  j ’eus  l’occasion  
 pendant  mon  séjour  de  voir  un  de  ces hommes que  
 1 on dépeint  comme  les  habitants  primitifs de  toutes  
 les  grandes  îles.  Je  m’attendais  à  voir  une  espèce  
 de  nègre,  et  je  fus  fort  surpris  de  le  trouver  bien  
 supérieur  par  la  taille  et  par  les traits  aux  habitants 
 Ü! 
 flsi 
 :s4 
 i i   Ls: 
 ...  ¡ai 
 du  littoral.  Son costume  ne différait du  leur  que par  
 l’absence  du  turban et quelques  amulettes  qu’il  portait  
 au cou,  comme  tous  les  idolâtres.  Rien  en  lui  
 n’annonçait  la  férocité  que  semblerait  indiquer  la  
 coutumequ’onleur attribue  (lorsque un jeune homme  
 désire  se marier,  il d o it,  comme à  la Nouvelle-Guinée, 
   porter  en cadeau  a  sa  fiancee  la  tête  d un  ennemi  
 fraîchement  coupée).  Cet  homme  était  armé  
 d’arcs  et  de  flèches,  caries  habitants  de  l’intérieur  
 ont  peu  de  relations  avec  les  Européens,  et  ne  
 possèdent  point  d’armes  à  feu  dont  1 usage  a  assuré  
 une  supériorité  tranchée  aux  habitants  du  littoral, 
   et  a  amené  par  suite  l’état  de  paix  actuel  
 dans lequel vivent  des tribus formant des  races  distinctes. 
 «  Les  habitants  de  Warrou  se  livraient  jadis  à  
 la  piraterie,  ils  allaient  enlever  des  esclaves  jusque  
 sur  la  côte  nord  de  Célèbes ;  il  existait  encore  
 un  certain  nombre  de  ceux-ci  au  moment  de  notre  
 passage,  et  on  m’offrit  d’en  acheter.  Il  est  
 douteux  que  les  habitants  de  Céram  aient  tout  à  
 fait  renoncé  à  leurs  anciennes  habitudes,  malgré  
 la  subvention  que  le  gouvernement  hollandais  
 donne  à  leur  Radjah pour  réprimer  cet affreux  
 commerce.  Bien  que  la  côte  de  la  Nouvelle-Guinée  
 soit  si  voisine  de  leur  île  que  l’on  peut  facilement  
 distinguer  les  sommets de  ses  montagnes  
 par  un  temps  très-cla ir,  jamais  elle  n a   été  fréquentée  
 par  eux,  mais  ils  nous  assurèrent  que  de  
 grands  praos  armés  et  montés  par  des  Papous  , 
 1839. 
 Mai. 
 ;1 
 !*■ 
 I 
 !■  ■ ( X I.'-