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 1839.  l\ Mai. fut possible  de  reconnaître  la  petite île Angel  vers le  
 soir,  et  faisant  route  pendant  la  nuit,  nous  nous  
 trouvâmes  dans  la  matinée  du  A  à  une  petite  distance  
 du  cap  S.-O.  qui  était  la  limite des points que  
 nous avions  reconnus  lors de notre  premier passage. 
 La  terre  de  la  Nouvelle-Guinée,  à  partir  de  l’île  
 Adi,  continue  dans  le  nord  à  être  haute  et  accidentée. 
   Mais la  chaîne  des montagnes  que  l’on aperçoit  
 de la mer  s’étend  peu  dans l’intérieur.  On dirait  
 que c’est la charpente d’une île jadis séparée de  la Papouasie  
 par  un  vaste  canal  que  le  travail  des  palétuviers  
 tend  à  faire  disparaître  en  formant  le  fond  
 du golfe dont nous  sommes  sortis avec tant de  peine,  
 il  était  cinq  heures  du  soir  lorsque  nous pûmes atteindre  
 la  partie  nord  de  cette chaîne montagneuse.  
 Par notre  travers se  présentait  l’entrée  d’une  grande  
 baie ou bien d’un  canal  qui  irait  communiquer  avec  
 le golfe du S.-O.  Les  terres du fond  paraissaient  aussi  
 basses  et uniformes. A l’entrée  de  ce canal  se  trouve  
 un  petit  groupe  d’îles élevées  et dont une est  surtout  
 remarquable par deux  sommets qui  la  dominent. 
 La nuit nous amena du calme ; toutefois au jour nous  
 reconnûmes  facilement  que  nous  nous  étions  beaucoup  
 éloignés de la côte ; elle  continuait  à courir dans  
 le nord, mais  elle inclinait  vers l’ouest ;  nous pûmes  
 reconnaître  d’assez  loin  quelques  belles  montagnes  
 qui  la  dominent  et  plusieurs  grandes  îles  qui  s’en  
 détachent.  Il  était  presque  nuit lorsque nous  approchâmes  
 la pointe  qui  limite  la vaste  baie  de  Fresch-  
 Water,  du  capitaine  Mac-Luer.  Ce  fut  là  que  s’arrêtèrent  
 nos travaux ; le cap fut mis à l’ouest, et poussés  
 par  une  belle brise ,  nous  nous  éloignâmes  rapidement  
 de la Nouvelle-Guinée qui restait derrière nous.  
 Quelques  fumées  s’élevèrent  alors de  l’intérieur  des  
 terres,  et  ce furent  les seuls  indices  d’habitants  que  
 nous  aperçûmes sur  la Papouasie pendant notre  longue  
 reconnaissance  hydrographique,  depuis le havre  
 Dubus jusqu’à  la baie Fresh-Water  *. 
 Notes 27,  28,  29,  30,  31, 32  et 33. 
 1839. 
 Mai. 
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