d’énormes cordes , sous lesquelles il disparaissait, pour ainsi
dire.
Le même jour on en apporta un semblable à bord de l’^ s -
irolabe.
( M . H . J a c q u in o t. )
Note 4 3 , page 228.
....Nous allons à la nuit visiter la pagode chinoise; une lanterne
en éclaire la porte de bois massif, gardée par deux
lions en pierre grise. Ces deux statues n’ont rien de remarquable
, si ce n’est un boulet de pierre sculpté dans leur
gueule même, car l’entrée est trop étroite pour en permettre
l’introduction. Quand on a franchi la porte on se trouve dans
une cour étroite flanquée de chaque côté d’un petit autel ;
en face on aperçoit Tédifice principal de forme carrée et couvert
par un toit soutenu par des murs sur les côtés et des colonnes
sur le devant ; les deux premières colonnes qu’on rencontre
après avoir franchi quelques marches , sont sculptées et
représentent deux énormes dragons repliés sur eux-mêmes, tels
qu’on les voit figurés sur quelques bâtons d’encre de Chine. Un
grand autel occupe le milieu de la pagode et derrière cet autel se
trouvent trois autres autels qu’on ne peut voir de près sans francbir
une barrière qui ne laisse qu’une entrée fort basse, il faut se baisser
pour la dépasser ; on se trouve alors dans l’enceinte de ces autels,
séparés entre eux par des cloisons. Celui du milieu est surmonté de
plusieurs statuettes en bois d’environ deux pieds de hauteur, entourant
la statuette d’un gi'os Chinois assis, nommé Fohi, autant
que i’ai pu le comprendre. Sur l ’autel de gauche on aperçoit un
groupe semblable ; Thomme assis porte de longues touffes de poils
qui partent de différents points du visage, et derrière lui se trouve
un noir, tenant à la main une faux ou une pique, et qui paraît être
le disciple de la statuette assise. Presque tous les tableaux des
Chinois qu’ils placent au-dessus d’un autel qui se trouve in -
variablement dans leurs maisons, représentent cette scène.
Toutes ces statuettes sont vêtues de costumes chinois, de faux
cbeveux sont appliqués avec beaucoup de soin sur ces poupées,
et j’ai pu remarquer l’exacte ressemblance qui existe entre les
statuettes de Tautel de gauche et celles du tableau dont je viens
de parler. Les ti-aits sont copiés avec une exactitude merveilleuse
, et il est difficile de ne pas reconnaître le type chinois. Il
faut rendre la justice à ce peuple de dire que nul ne sait si bien
le représenter que lui-même. Sur ces autels ainsi que sur celui
qui se trouve au milieu du temple, on remarque des vases de
terre contenant de petites plantes en germe, symbole de fertilité.
— Malheureusement les personnes qui nous guidaient ne savaient
pas le français et fort peu d’anglais, de sorte que nos
questions étaient souvent adressées en vain. Souvent on m’a
montré des poupées différentes sous le nom de Con-fut-zée, et
voici ce que j’ai compris au sujet du papier doré qu’on brûle
dans un grand vase de fer, placé en évidence au pied des colonnes
sculptées dont j’ai parlé.
Une femme étant morte en couches, elle revenait de Tautre
monde pour vendre des gâteaux qui donnèrent la vie à son enfant
privé de nourrice ; les allures singulières de cette femme attirèrent
l ’attention, et firent qu’on la suivit j usqu’au cimetière,
là on remarqua que pour emporter son argent dans le domaine
des esprits, elle le changeait en papier doré qu’elle brûlait ;
depuis lors les Chinois ont adopté ce moyen de faire parvenir de
Targent à leurs parents morts. La véracité de ce récit est au moins
douteuse, ainsi que l ’assertion que les Chinois adorent de préférence
les mauvais esprits qu’ils craignent, tandis qu’ils laissent
les bons dans l’oubli. Les premiers, disent-ils, sont toujours en
quête d une mauvaise action à commettre, tandis que les bons
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