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le bord de VAstrolabe dans la matinée; en même
temps nos embarcations allèrent, sous la conduite
de MM. Rocquemaurel et Marescot, parcourir de
nouveau les pourtours de la baie, emportant avec
elles un chargement de futailles afin de pouvoir immédiatement
les remplir. Je me dirigeai dans ma
baleinière au fond de la baie, où je trouvai facilement
rembouchure de la petite rivière dont j’ai déjà parlé.
Après avoir franchi sa barre, je la remontai l’espace
de trois quarts de mille, eVne trouvai que de l’eau
saumâtre; la mer se retirait, et je me hâtai de regagner
la b a ie , dont j’allai ensuite visiter la côte orientale.
Là je découvris un ruisseau d’eau douce, q u i,
à mer basse, offrait la possibilité de nous donner de
l’eau potable, et après cette découverte je ralliai
le bord de VAstrolabe vers midi. Je fus agréablement
surpris de voir un petit côtre de la grandeur
d’une chaloupe de vaisseau, portant pavillon anglais,
mouillé à nos côtés. J’appris que pendant mon absence
un lieutenant de la marine royale britannique
s’était présenté à bord de VAstrolabe pour me visiter,
et que ne m’ayant point trouvé, il s’était rendu
à bord de la Zélée. Quelques instants après, je
reçus en effet M. Stuart, qui m’apprit que l’embarcation
qu’il commandait avait quitté depuis peu
de temps le port Essington où les Anglais avaient
formé un établissement. Depuis longtemps déjà les
Anglais avaient fait des efforts pour prendre possession
de l’Australie septentrionale en y créant
un poste militaire; mais les différents points de
l’île Melville et de la baie Rafles, sur lesquels s’étalent
faites ces tentatives, avaient ensuite été
abandonnés pour cause d’insalubrité; loin de se
rebuter, le gouvernement britannique avait confié
la corvette de Alligator au capitaineBremer,
qui é' ait venu il y a six mois planter ses tentes sur
le rivage de la baie Essington. J’ai déjà dit qu’au
moment de notre entrée dans la baie Raffles, nous
avions été rencontrés par une flottille de praos malais
qui font la pêche du tripang sur ces côtes ; ce fut par
ces pêcheurs que le capitaine Bremer apprit l’arrivée
de nos bâtiments dans ces parages, sans connaître
notre nationalité. Cet officier, craignant que les deux
navires aperçus ne fussent des navires anglais qui
venaient visiter ce nouveau poste, s’empressa d’envoyer
en reconnaissance le petit sloop commandé par
le lieutenant Stuart, en donnant l’ordre à cet officier
de parcourir toute la côte et toutes les baies, jusqu’à
ce qu’il eût rencontré les navires aperçus. Il paraît
que le bruit avait couru à Sidney (Jue le gouvernement
français avait l’intention de fonder un établissement
sur la partie nord de la Nouvelle-Hollande, et
que deux navires de guerre avaient été expédiés
pour remplir cette mission. Un pavillon aux trois
couleurs, que M. Gourdin, chargé de lever le plan
de la baie, avait fixé au sommet d’un mât élevé
sur l’îlot de l’Observatoire, semblait confirmer cette
nouvelle.
Les Anglais se considèrent comme les possesseurs
de la Nouvelle-Hollande tout entière. C’est principalejt
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