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 1839. 
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 «  Entre  les  tableaux  on  avait  déroulé  plusieurs  
 morceaux  de  tapisserie  d’un  assez  beau  tissu;  l’un  
 d’eux  représentait  un  groupe  de  lamas  qui  descendaient  
 une colline  escarpée ;  un autre  n’offrait  qu’un  
 assemblage  de  caractères  et  de  figures  symboliques  
 dont je ne  pus comprendre  la  signification. 
 «  Après  être  resté  quelque  temps  dans  là maison  
 du jeune  fiancé  et  avoir mis  à contribution sa bonne  
 et  franche  hospitalité,  je  le  quittai  en  lui  promettant  
 de revenir le  lendemain  assister  à la célébration 
 de  son  mariage. 
 «  Comme  je  l’ai  dit  plus  haut,  ces  fêtes  durent  
 trente  jours,  e t,  pendant tout  ce  laps  de  temps,  les  
 familles  des  deux  époux  laissent  leurs  maisons ouvertes  
 à tous  ceux  qui  se  présentent  d’une manière  
 convenable  et  décente ;  l’hospitalité  doit être accordée  
 dans  toute  la plénitude du mot. 
 «  Aussi,  pendant que  le père  du  fiancé reçoit tous  
 ceux  qui  entrent  chez  lu i ,  celui  de  la jeune  épouse  
 est  obligé de traiter  également toutes les  femmes qui 
 viennent visiter  cette dernière. 
 «  Comme je  l’avais  promis,  je  vins  le  lendemain  
 pour  assister  à la  célébration  définitive  du mariage.  
 Une  pareille  cérémonie  est  une  de  ces  bonnes  aubaines  
 qu’un voyageur ne rencontre  pas  souvent  sur  
 son chemin;  je me  serais  donc bien  gardé de  la laisser  
 échapper. 
 «  La maison  du marié  était  aussi bruyante que la 
 veille,  l’orchestre  même  avait  été  renforcé  par  un  
 bon  nombre  de  joueurs  de  flûte  :  le maître du  logis 
 à 
 avait  déployé  tout  le  luxe  que lui  permettait  sa  fortune. 
   C’était b ien ,  il  est  vrai,  le même système  que  
 la  veille,  mais  on  avait  ajouté  des  tapisseries  nouvelles, 
   on  avait  étalé  l’argenterie  de  famille  sur  les  
 tables,  et  ces  dernières,  d’ailleurs,  pliaient  presque  
 sous  le  vaste  amas  de mets,  de  pâtisseries  de  toute  
 sorte  dont  elles  étaient chargées. 
 «  Le  coup d’oeil de  la  salle  était brillant et animé ;  
 autour d’une grande table ronde une réunion joyeuse  
 de jeunes  enfants  chinois  prenait  part  à  la  fête,  en  
 tombant,  sans m iséricorde,  sur  les  plats qu’elle  supportait  
 ;  revêtus de leur costume  de cérémonie ,  dans  
 l’élégance  duquel  on  reconnaissait  facilement  toute  
 la  luxueuse  tendresse  d’une  m èr e ,  ces  petits  êtres  
 composaient peut-être  le  groupe  le  plus  intéressant  
 de  toute  la  fête. 
 «  Tous  les  parents,  tous  les  amis  du marié  occupaient  
 le  fond de  la  grand’salle  et notre  arrivée resta  
 un  instant  inaperçue;  mais  dès  que  le  vieux  père  
 nous  reconnut,  il  vint  au  devant de  nous  pour  nous  
 prier  de  nous  asseoir  sur  des  sièges qui  paraissaient  
 destinés  aux  principaux  personnages  de  la  réunion.  
 On nous offrit des rafraîchissements, des  pâtisseries;  
 mais,  pour  ma  part,  j’étais  trop  occupé  du  spectacle  
 nouveau  que je  voyais,  pour m’occuper  d’autre  
 chose. 
 «  On  avait  apporté  quelques modifications dans le  
 petit  sanctuaire  que  j’avais,  la veille,  examiné  avec  
 tant  de soin ;  l’autel  avait  été  rapproché de  la balustrade  
 de  manière  à  laisser  entre  lui  et  la  muraille 
 1839. 
 Mai. 
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