1837. I
Décembre sont couronnées de neige. La côte de l’ouest est couverte
d’une magnifique verdure, et chacun de nous
admire les beaux sites qui se développent à nos yeux.
La brise s’est parfaitement maintenue, et dans
quelques risees nous filions jusqu’a 8,2 au plus près.
L’équipage, animé par l’espoir de toucher bientôt la
te rr e , manoeuvrait avec beaucoup d’ardeur, et je
profitais des moindres déviations du vent pour rendre
mes bordées meilleures. Aussi, malgré la distance à
franchir, à quatre heures du soir, après avoir doublé
la pointe Anna, je laissai tomber l’ancre au Port-Famine,
par dix brasses, fond de sable fin et vase, à deux
ou trois encâblures de la côte, précisément devant
1 aiguade principale. Puis je laissai dériver la corvette
sur la cote, mouiller, l’autre ancre, ét nous fûmes
alors affourchés avec ¡nos deux ancres de poste, celle
de bâbord ayant 72 brasses de chaîne dehors, et celle
de tribord 50 brasses. La Zélée prit son poste à une
encablure plus à l'ouest.
CHAPITRE VIL
Séjour au Port-Famine.
Aussitôt que les canots furent mis à l’eau , chacun
des officiers prit sa volée vers la terre, et moi-même
accompagné de M. Roquemaurel, je descendis dans
ma yole à la recherche des lieux les plus propices pour
faire l’eau et le bois. Le débarquement est partout
facile. Il y a une belle source précisément devant nos
navires, dont l’e au , très-bonne quoique légèrement
tourbeuse, peut être conduite à bord de la chaloupe à
l’aide de nos manches. Quant au bois, sur la plage
même on en trouve des troncs abattus et tout secs,
qui pourraient très-bien servir. Mais M. Roquemaurel
préféra en faire couper dans la forêt voisine, qui
pourra en approvisionner encore, durant un siècle ou
deux, tous les navires qui passeront dans ce canal.
Les rochers de la côte sont littéralement couverts d e
moules, de patelles, de fissurelles, de buccins, etc., qui
vont offrir un délicieux supplément aux gamelles d e
l’équipage. J’ai aussi remarqué avec joie les touffes
1837.
Décembre.