1837. vu accoster sur sa route, était une embarcation aban- Novembre. 7
donnée à la merci des flots. Il avait tenté de la
remorquer pour la sauver; mais ayant reconnu que
cette opération lui occasionnerait un trop grand retard,
il avait largué sa remorque et l’avait laissée
aller de nouveau en dérive *.
14. Au jour, la pluie a enfin cessé, mais la brume a
persisté, et les terres ne se sont montrées que partiellement
et par intervalles. Dès sept heures du matin,
nous avons remarqué une petite goélette, sous pavillon
anglais, louvoyant à l’entrée du goulet. Soupçonnant
que ce devait être celle qui portait nos gens et
nos provisions, et la voyant retenue par le calme qui
régnait sur la terre, j ’expédiai deux canots pour nous
ramener les uns et les autres, et je remis à l’élève de
corvée une lettre de remerciements avec une médaille
en argent, que je priais le capitaine du Racket de faire
remettre à M. l’amiral Hammond, et de plus, une médaille
en bronze pour le capitaine même du Pocket.
Au moment où nos canots accostaient le Pocket,
la brise étant devenue favorable, il a pris nos canots
à sa remorque et ne les a laissés aller avec les provisions,
qu’au moment où il passait à une cinquantaine
de brasses au vent à nous. Nous-mêmes étions prêts à
appareiller, et n’attendions, pour cela, que d’avoir
hissé nos canots après les avoir déchargés.
Les maîtres d’hôtel avaient pu faire d’assez copieuses
provisions; mais tout cela coûta fort cher, parce
* Piote 28.
qu’on profita sans doute du peu de temps dont ils
pouvaient disposer, pour les tromper. M. Ducorps, à
ma recommandation, avait fait une provision de tabac
pour le compte des deux équipages, et il se trouva de
mauvaise qualité.
Enfin, en l’absence de l’amiral, MM. Hombron et
Ducorps avaient laissé M. Duparc aux soins de notre
consul, qui a promis de lui faire donner tous les soins
possibles, dans une maison de campagne agréable, où
il pourra respirer l’air le plus salubre.