qui ont été le fruit de leurs recherches offrent d’autant
plus d intérêt que les divers musées de la France ne
possédaient absolument rien de ces régions inexplorées.
Un petit nombre de plantes recueillies par Com-
merson et conservées dans l’herbier de M. de Jussieu,
représentait tout ce qu’on en savait. Notre séjour aura
enrichi la science d’une foule de documents nouveaux.
Pour ma part, à titre de simple amateur, je pense avoir
recueilli une bonne partie des végétaux qui composent
la flore de ces pays, et je ne doute pas que les recherches
actives et persévérantes du docteur Hombron n ’aient
obtenu de leur côté des résultats très-importants.
Sous le rapport nautique, je ne saurais trop recommander
cette station aux capitaines appelés à tra verser
le détroit. Le mouillage, facile à prendre, est
abrité contre les vents les plus à craindre, et je ne
pense pas qu’aucun autre port du canal puisse offrir
autant d’avantages réunis. D’ailleurs, arrivé dans
cette baie, on est déjà fort avancé dans sa route,
et en excellente position de profiter du moindre
souffle favorable pour doubler le cap Forward e t cheminer
vers l’ouest. La position est encore plus avantageuse
pour les navires qui auraient à faire route vers
le cap des Vierges.
CHAPITRE VIIL
Du Port-Famine au havre Peckett
Dès cinq heures du matin, l’ancre était relevée, et 2s
nous tentions de vider la baie à l’aide des embarcations,
mais le calme et les folles brises, jointes aux
remous de courants irréguliers, n ’aboutirent qu’à nous
faire pirouetter surplace. Pendant ce temps Kosmann,
le chef de timonnerie, était allé porter avec le petit
canot, dans la boîte que nous avions établie, toutes nos
lettres pour la France. J’y avais joint un rapport au
ministre de la marine touchant nos diverses opérations,
depuis le départ de Rio-Janeiro jusqu’au départ
de Port-Famine. Ainsi que je l’avais espéré, ces lettres
furent recueillies par un capitaine américain peu de.
temps après notre passage, fidèlement transmises au
ministre de la marine , et les diverses familles des
membres de F expédition eurent la satisfaction de recevoir
de leurs nouvelles au mois de juin suivant.
Vers sept heures, un léger souffle d’E. N. E. nous