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des cris de bêtes fauves qui vinrent rôder sur les bords de la rivière
et nous forcèrent à nous tenir sur nos gardes.
Le 27 décembre à quatre heures, nous levâmes le camp et nous
mîmes en route pour retourner à bord. A huit heures, nous nous
arrêtâmes dans une des baies que nous avions contournées la
veille, et nous y déjeûnâmes près d’une hutte de sauvages, sur les
bords d’un petit ruisseau.
Enfin à midi, nous arrivâmes sur la plage devant le navire, à
l’endroit où se trouvait la tente. Tout avait été enlevé, il ne restait
plus que quelques hommes qui lavaient leur linge à l’aiguade.
Après avoir passé l’après-midi à chercher des coquilles, à sept
heures du soir, nous rentrâmes à bord.
(M. Gourdin.')
Note 49» Page **4-
Quant à la ville de Philippeville, bâtie par la colonie espagnole,
dont Morrell prétend avoir vu les beaux restes, c’est-à-dire des
to u r s, des bastions et des murailles, elle n’existe plus : on reconnaît
seulement le plateau où cette ville fut élevée. Quelques pierres
rares indiquent qu’autrefois le pavillon de la péninsule flotta peut-
être sur une ville ; mais quant aux tours et aux jolies choses que
Morrell prétend avoir vues en 1827, il faut admettre que ce navigateur
quelque peu enthousiaste, ou n’a pas été au Port-Famine,
ou n’était pas bien éveillé quand il y passa.
(M. Marescot.)
Note 5 o , page i l 4*
Les préparatifs pour le départ s’achèvent : le bois, le charbon
et l’eau sont embarqués ; la tente de l'observatoire est démontée ;
tous les objets déposés à terre rentrent à bord, et demain nous
dirons adieu à cette terre pittoresque. Bientôt les traces de notre
passage s’effaceront ; les oiseaux, effrayés par nos feux et par nos
cris, reviendront sur les lieux d’où nous les aurons chassés ; une
nouvelle poussée de feuilles marquera la place où nous avons dévasté
la forêt, et la baie reprendra l’aspect qu’elle avait avant notre
arrivée. Le commandant laissera une boîte clouée sur un poteau,
dans laquelle nous mettrons nos lettres, avec une recommandation
pour les capitaines qui les trouveront, et qui pourront les
expédier à leur adresse. Si l’expédition au pôle nous est fatale, nos
familles recevront au moins de ce point reculé une dernière expression
de notre souvenir. Le poteau est dressé sur la colline
en face du mouillage, parfaitement en évidence, à côté du poteau
indiquant le passage, en i 8 3 5 , du brick français le Havre,
capitaine Dugué : on ne saurait mouiller à Port-Famine sans
1 apercevoir. Le petit baril du capitaine américain Waterhouse
sera aussi remis à sa place.
J’apprends, en rentrant à bord, que l’équipage du grand canot
avait v u , près de la forêt, à coté de la petite rivière, un animal
appelé loup par les u n s, tigre par les autres, qui s’avancait vers
eux, lorsque leurs clameurs l’effrayèrent, et il s’enfuit. Ceci est
une nouvelle preuve de la timidité de ces animaux, carnassiers
sans doute, mais qui paraissent redouter l’homme; car, le soir,
j’ai passé dans les mêmes endroits, suivant toujours la lisière des
bois, dans l’obscurité, sans rien apercevoir qui ait pu m’indiquer
une compagnie aussi peu agréable.
(M. Desgraz.)
Note 5i , page 119.
Nous eûmes cependant un beau et noble spectacle à voir pendant
notre courte traversée de Port-Famine à la baie Galant.
Après avoir vu se dérouler devant nous le panorama des terres
bouleversées et des sombres rochers couverts de neige qui terminent
cette partie de l’Amérique du su d , à deux heures de
l’après-midi, nous vîmes se dresser à deux milles devant nous le