dans le milieu d’octobre, les îles du Cap Vert. Si vous
étiez contrarié par les vents pour votre sortie du détroit,
vous pourriez prendre à Gibraltar un bâtiment
remorqueur, afin de ne pas perdre inutilement un
temps précieux.
Une relâche de deux jours dans la baie de la Praya
vous sera utile pour remplacer l’eau consommée depuis
le départ de Toulon, pour prendre quelques provisions
fraîches et regler les montres marines.
Continuant ensuite votre marche vers le sud,
vous atteindrez, en passant entre les terres de Sandwich
et de New-Shetland, les parages voisins du pôle
austral, et vous' commencerez, par l’exploration de
ces mers, la série de vos travaux.
Vous n ignorez pas les difficultés rencontrées, dans
ces latitudes, par les navigateurs qui déjà s’y sont portes,
ni les découvertes qu’ils y ont faites; une prudente
vigilance vous fera triompher des périls que peut offrir
cette navigation, et vous n’oublierez pas que, s’il est
intéressant de recueillir le plus grand nombre possible
d’observations sur ces régions à peu près inconnues,
la conservation des navires placés sous vos ordres est
d’un bien plus haut intérêt et que la plus belle découverte
ne vaut pas la vie d’un homme.
Vous etendrez d’ailleurs vos recherches vers le pôle,
autant que pourront le permettre les glaces polaires.
Apres avoir terminé vos opérations sur ce point,
vous serez libre de renvoyer en France la corvette la
Zelée, si vous le jugez utile, ou de la retenir pour vous
seconder dans vos recherches ultérieures, et remontant
au nord, vous irez traverser le détroit de Magellan
dont vous ferez l’exploration.
Vous visiterez ensuite l’île Chiloë que fréquentent
surtout nos navires baleiniers.
Je suppose que vous pourrez être rendu sur les côtes
de cette île vers le mois de mars 1838.
Du 20 au 3o du même mois, l’expédition pourra
atteindre Valparaiso, où il sera utile de faire une relâche
, afin de remplacer l’eau des bâtiments, prendre
du bois et des rafraîchissements, réparer les avaries
qui auront pu être faites dans la navigation pénible des
mers glaciales et du détroit de Magellan, et enfin de
remettre XAstrolabe et la Zélée complètement en état
de continuer leur voyage.
De Valparaiso, vous dirigerez.votre route vers le
23° degré de latitude, et prolongeant toute la bande
des îles Ducie, Pitcairn, Gambier, Rapa, Rourontac,
Mangia, Rarotonga, vous ferez en sorte d’arriver
dans le courant du mois de mai à Vavao, où vous relâcherez
pendant dix jours environ. Ce point très-important,
surtout pour les baleiniers, est la meilleure
station de toute cette partie de l’Océanie.
Les premiers jours de juin pourront être employés
à compléter sur les îles Viti le grand travail exécuté en
1827 dans le premier voyage de XAstrolabe.
L ’expédition visitera ensuite, au nord des Nouvelles- *
Hébrides, les îles Banks dont on ne connaît encore à
peu près que le nom ; vous passerez près de Vanikoro,
sans y mouiller; vous vous contenterez d’envoyer vos
canots à terre, pour visiter le cénotaphe élevé à la