Ils sont superstitieux; les femmes surtout croient aux sorts, à
la puissance de leur faire du mal. Hommes et femmes, nous les
avons .trouves foft peu disposés à se laisser dessiner : on n’a p u
saisir leurs traits qu’à la dérobée , et un peu au hasard, au
Le mot, demonio ayant été prononcé plusieurs fois- devant moi
quand j’ai fait mine de dessiner l’un d’entre eux, j’ai conclu qu’ils
reconnaissaient peut-être, comme presque tous les peuples Sauvages
, des sorciers et une puissance occulte.
La tribu, au reste, avec laquelle nous avons eu des relations,"
reconnaissait un chef; mais cette royauté patagone m’a*fait l’effet
d’avoir plutôt une influence patriarehale qu’un pouvoir absolu.
ÇM. Marescot.')
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Note 76, page i5 i . îsoeî' fil tniîrmq
Le court séjour que nous avons fait au milieu de cette tribu n ’a
pu men apprendre davantage que je n’ai d it, sur leurs usages ¿¡-
Pourtant je vais transcrire ici quelques renseignements que j’ai pu
tirer de l’Anglais que nous avons recueilli; comme je les ai reçus,à .
je les donne sans en garantir l’exactitude. toaiofo
Leur nourriture se compose de viandes et de racines, ainsi q u e -
je l’ai dit plus haut. Ils coupent les viandes en tranches, la battent /
entre deux pierres pour la mortifier et la laissent boucaner à l’air
pendant quelque temps. Lorsqu’elle est arrivée au point voulu, ils
la battent de nouveau et la mettent sur les cendres pour la faire
griller à moitié seulement; quelquefois ils la mangent crue ou la
font bouillir dans un vase autour, duquel se groupent tous les >b
membres de la famille et ils mangent, non jusqu’à ce. que leür
appétit soit satisfait, mais jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien dans
le vase. Quant aux racines, ils les mangent crues.
Ils prennent un grand soin de leurs enfants, auxquels ils sont
très-attachés. Chaque soir, après les avoir lavés et séchés, les
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mères les mettent dans leur berceau fait en branchages entrelacés
comme ceux en osier. A l’âge de sépt ou huit ans, ils lés lais-
sent a eux-mêmes. Lors de leurs fêtes, qui ont liéu deiix ou trois
fois dans l’année, ils tuent un cheval et le mangent : pendant
deux jours ils dansent depuis le matin jusqu’à la nuit, chantant
une chanson dont le sujet est le capitaine et les matelots d’un
navire qui leur ont rendu service. Ils jouent aux cartes ét aux
boules, ayant pour enjeux des billes, des manteaux, des brides,
des objets en cuivre et tout ce qu’ils possèdent. Les femmes aiment
beaucoup le jeu et jouent leurs ornements et de la grâîssé?1
Lorsqu’un jeune homme veut se marier, il fait sa cour à une
jeune fille pendant trois ou quatre mois, et lorsqu’ils ont fait leurs
conventions, le jeune homme donne au père de la jeune fille un
cheval, un manteau et quelques objets en cuivre. Alors le père
prenant la main droite de chacun des jeunes gens les réunit et
dès-lors ils sont mariés.
Lorsque le mari meurt, ses amis tuent son cheval et ses chiens,
brûlent sa tente et jettent au milieu du feu tout ce qui lui appartenait;
mais les femmes qui sont rangées autour du feu s’empressent
de retirer tous les objets qui y ont été jettes. Les amis du défunt
croient que s’ils n’accomplissaient pas fidèlement ce devoir, il
mourrait de faim dans l’autre mondé, qu’ils supposent être les
Andes du Chili. Dès que ce devoir est accompli, ils enveloppent
le cadavre dans un manteau et le placent sur un cheval qu’une
femme condüit au lieu dé la sépulture, fosse carrée de quatre ou
cinq pieds de profondeur, que plusieurs amis ont préalablement
creusée avec les mains. Pendant toute la cérémonie, ils poussen t
des cris affreux et font un bruit vraiment infernal. Ils font des
prières pour lu i, pendant deux ou trois jours, après lesquels ils
l’oublient complètement.
La femme coupe en signe dé vëüvàgé une partie de ses cheveux
et cherche un mari qu’elle peut épouser le lendemain même, ou
hien elle retourne chez son père. Lorsqu’une femme meurt, on