blaient avoir été façonnées tout exprès. Ma position élevée me
permettait encore de voir quelques détours du torrent, serpentant
à travers des arbres de toute espèce. Et ces arbres, inclinés sur
les bords du torrent, joignaient leurs sommets, comme pour lui
former un rideau, et le dérober ainsi aux regards. Enchanté de la
beauté du paysage, je voulus suivre, en montant, le cours de la
rivière ; il me fut impossible de pénétrer beaucoup plus avant, et
je m en retournai sur la plage par le même chemin, fort content
de mon excursion.
(M. Duroch.y
Note 54, page 129.
Nous éprouvâmes, le 3o décembre, un de ces brusques changements
de temps, qui firent dire, avec quelque fondement,
aux anciens navigateurs qui fréquentaient le détroit, qu’il n’y
avait pas d’été dans ces parages. A un calme parfait et à une
température très-douce, succédèrent, dans un instant, une bourrasque
de N. O. et d’ouest, de la pluie, de la neige fondue, et enfin
de la grêle, qui firent baisser considérablement la température ;
et nous souffrîmes tous d’autant plus du froid, que la veille nous
avions eu une journée de printemps.
(M . Dubouzet.y
Note 5 5 , page 129.
Pendant le peu de temps que nous séjournâmes dans la baie
Fortescue, nous n eûmes pas a nous féliciter du temps que nous
y rencontrâmes : une pluie presque continuelle, des fortes rafales
de vents d’ouest et O. N. O. vinrent contrarier singulièrement
ceux qui avaient quelques travaux hydrographiques à faire.
Quant au pays, étudié sous son point de vue utile, je pense qu’il
est loin du Port-Famine. Des forêts plus impénétrables encore
que celles que j’avais vues à notre premier mouillage, de hautes
montagnes couvertes de neige, des cascades, des ravins charmants
, peuvent offrir un v if intérêt à l’artiste, au poète ; mais je
n’y ai pas remarqué les moyens de colonisation qu’on pourrait
rencontrer au port qu’avait choisi Sarmiento.
La température a même été trouvée plus rigoureuse, à cause
des neiges sur lesquelles le vent du nord ou N. O. souffla presque
continuellement pendant notre séjour à Port-Galant.
Je fus envoyé dans le canot qui dressa le plan de la baie de
Cordes, nom que lui laissa le navigateur hollandais qui la découvrit
le premier.
Cordes-Bay est à quatre milles à l’ouest du cap Galaut. Cette
baie est reconnaissable à une île d’ün beau vert, qui se trouve à
son entrée, ainsi qu’à une montagne surmontée de trois pics,
d’environ 1,5ooàüj0oopieds anglais de haut(467 à 6 iem ètres),
et qui se détachent des autres chaînes du fond de la baie.
Pour entrer dans la baie, on passe entre la pointe à l’ouest et
l’île verte qui est au milieu de l’entrée (île Muscle). Cette passe
peut avoir un demi-mille de large ; et c’est après avoir doublé la
pointe qu’on arrive dans la baie, qui est singulièrement rétrécie
par des bancs et des roches. Il est facile, au reste, de reconnaître
ces bancs, qüi sont couverts d’immenses fucus qui restent à la
surface de l’eâu.
Le mouillage Se trouve après la pointé, entre les fucus qui l’en-
tourent et le grand banc qui court ouest et eSt. Il y a une montagne
qui est reconnaissable, et qui couronne le fond de la baie du
mouillage. On pêut y jeter l’ancre par 6 et 8 brasses fond de sable
et vase, q
Quant à la lagune qui ferme le port, l’entrée en est très-étroite
et a peü d’eau ; Les petits navires pourraient s’y risquer, mais
seulement en se touantou vent sous vergue.
C’eSt, au reste, un pays charmant : une rivière se jette dans le
fond du port, dont on pourrait facilement creuser l’entrée ; il y a