Décembre, débris de corbeilles ou paniers annoncent que les Pa-
tagons s’avançaient quelquefois jusqu’en ces lieux.
MM. Dumoutier, Marescot et Gourdin sont donc
partis ce matin de très-bonne heure f dans l’intention
bien prononcée de pousser aussi loin qu’ils le pourraient
vers le nord.
Je me contentai de faire encore une petite course
d’amateur aux environs de l’observatoire.
La chaloupe et lé grand canot rapportèrent à bord
tous les objets qui avaient été déposés à te rre , surtout
les instruments divers. Le timonier Coste resta seul
pour continuer les observations de marée.
Le grand canot rapporte le soir près de 100 kilogrammes
de poisson pris à la seine *.
27. Un poteau solide et haut de 3 à 4 mètres £ est planté
au point le plus élevé de la presqu’île Santa-Anna ;
une inscription en très-gros caractères, portant les
mots poste aux lettres, annonce sa destination aux
navires sous voiles, et une véritable boîte à lettres bien
conditionnée et doublée de zinc intérieurement, est
appliquée solidement contre le poteau. Cet établissement
est susceptible de durer de longues années, si
personne ne vient le détruire **.
Nos officiers rentrent à bord vers deux heures, bien
fatigués, mais complètement désappointés dans leurs
recherches des sauvages.
Pour dire un dernier adieu aux plages du Port-
* Notes 47, 48 et 4g.
" Note 5o.
Famine, je descends sur les bords de la baie Voces.
Dans les sables qui la bordent, je recueille encore
diverses sortes de plantes fort jolies, et je ramasse quelques
insectes nouveaux; en me promenant très-doucement
je poussai jusqu’à la forêt : dans cette partie,
elle est composée de beaux arbres peu rapprochés ; en
outre, le terrain qu’ils recouvrent est serré, compacte,
très-doucement ondulé, tapissé de mousses et presque
entièrement dépourvu de broussailles. Tous ces
motifs en rendent la promenade facile et agréable.
D’autre part, à cela près de quelques oiseaux peu communs,
les recherches en tous genres y sont presque
infructueuses. Je m’étais embarqué dès six heures
pour rallier les corvettes, mais le vent contraire et un
banc de sable très-étendu qui s’étend à près d’un mille
au large de la grève,-me forcèrent à de longs détours
et je n ’arrivai guères qu’à huit heures du soir.
Tout était prêt pour le départ fixé au lendemain ; je
trouvai M. Jacquinot qui m’attendait à bord de l ’As-
trolabe, et je lui remis les instructions relatives à la
suite de notre navigation dans le détroit de Magellan.
Ainsi s’écoula notre station au Port-Famine, qui
procura à la mission de grands avantages. L’eau et le
bois y furent facilement et promptement remis au
grand complet. Une foule de réparations ou installations
nouvelles y furent achevées ; enfin des opérations
de toute espèce en hydrographie, en physique,
en histoire naturelle y furent exécutées avec succès.
Les naturalistes y firent leurs débuts de la manière la
plus riche et la plus brillante ; les nombreux objets