séjour après lequel vous visiterez au moins en un point
les côtes de Sumatra.
Ce sera le terme de votre voyage ; le retour de l’expédition
se fera comme à l’ordinaire par le cap de
Bonne-Espérance, et vous ramènerez XAstrolabe à
Toulon en évitant toute relâche qui ne serait motivée
par aucun but d’utilité.
En approuvant ce plan de campagne, le roi, monsieur,
n’a pas seulement voulu vous donner l’occasion
de compléter les importants travaux que vous avez
déjà faits dans l’Océanie. Sa Majesté n’a pas eu en vue
seulement les progrès de l’hydrographie et des sciences
naturelles; sa royale sollicitude pour les intérêts du
commerce français et pour le développement des expéditions
de nos armateurs, lui a fait envisager, sous
un point de vue plus large, l’étendue de votre mission
et les avantages qu’elle doit réaliser.
Vous visiterez un grand nombre de points qu’il est
très-important d’étudier sous le rapport des ressources
qu’ils peuvent offrir à nos navires baleiniers. Vous
aurez a recueillir tous les renseignements propres à les
guider dans leurs expéditions pour les rendre plus
fructueuses.
Vous relâcherez dans des ports où déjà notre commerce
entretient des relations et où le passage d’un
bâtiment de l’Etat peut produire une salutaire influence,
dans d’autres où peut-être les produits de
notre industrie trouveraient des débouchés ignorés
jusqu’à ce jour, et sur lesquels vous pourrez, a votre
retour, fournir de précieuses indications.
Vous aurez probablement aussi foccasion de remplir,
sur plusieurs points de votre voyage, la mission
de protection qui est le plus bel apanage des commandants
des bâtiments du roi, et qui rend leur rencontre
toujours avantageuse aux navires de notre commerce.
Vous n’oublierez pas les obligations qui vous sont
imposées sous ce rapport, et c’est ainsi que vous répondrez
complètement aux intentions du roi , et que
vous justifierez la confiance que Sa Majesté a mise en
vous.
J’appelle toute votre attention sur cette partie de
votre mission. Je n’ai rien à vous dire sur les devoirs
généraux qui découlent de votre position, comme
commandant d’une expédition ; vous les connaissez et
vous saurez les remplir, comme dans vos precedentes
campagnes, avec toute la fermeté qu’exige la discipline
militaire, mais en même temps avec tous les ménage-
mens que réclame la nature de votre mission.
Celte mission est dans vos goûts et de votre choix,
vous avez tout ce qu’il faut pour la remplir dignement
et la rendre féconde en bons résultats.
Je me repose donc entièrement sur votre zèle et
votre expérience, et je n’ai plus à vous exprimer qu’un
voeu : puissent vos efforts être couronnés par le succès
et votre voyage s’accomplir heureusement !
Recevez, monsieur, l’assurance de ma con{¿dération
distinguée.
Le vice-amiral, ministre de la marine
et des colonies,
Signé R o s a m e l .