lande le 8 août 1614, avec six vaisseaux, il entra, le
25 mai suivant, dans le détroit, mouilla aux îles dés
Pingouins et au Port-Famine. La relation fait mention
simplement que, « près des ruines de Philippe-
« ville, le terrain était tout semé d’arbres et fort uni
« en quelques endroits, avec des apparences que
« les Espagnols l’avaient autrefois cultivé. » Le 16
avril on mouilla sur la baie de Cordes, où l’on eut des
relations avec les indigènes. Enfin, le 6 mai, on sortit
du détroit en courant quelques dangers ; mais la
relation ne parle point de ces tempêtes perpétuelles
et de ces misères affreuses qui reviennent sans cesse
dans les récits des navigations précédentes.
A la même époque, en janvier et février 1616, Le
Maire et Schouten découvraient une nouvelle route
en faisant le tour du cap Horn par lé sud; et cette
navigation, plus facile et moins dangereuse avec des
vaisseaux aussi lourds et aussi mauvais voiliers que
ceux de cette époque, fut cause que la route du détroit
fut moins pratiquée.
Garcia de Nodalès, envoyé par le roi d’Espagne
pour explorer le nouveau passage par le détroit de Le
Maire, fut encore plus heureux dans sa traversée du
détroit de Magellan, de l’ouest à l’est. En effet, parti
de Lisbonne avec deux caravelles sous ses ordres, le
27 septembre 1618, il arriva sans encombre vis-à-vis
de la baie Saint-Sébastien, au sud du cap Yierge qu’il
prit pour l’entrée d’un nouveau passage, examina
avec soin le détroit de Le Maire, découvrit les îles voisines
du cap Horn, et revint par le détroit de Magellan,
après avoir contourne toute la Terre de Feu. Dans
cette dernière traversée, Nodalès ne paraît avoir essuyé
a u c u n désastre, puisque après avoir touché à
Fernambouc, il rentra à Séville le 9 juillet 1619, après
neuf mois et demi de navigation et sans avoir perdu
un seul homme, résultat presque merveillèux pour
ces temps.
Le roi Jacques d’Angleterre expédia le capitaine
Jean Narborough avec 2 vaisseaux, chargé de la mission
expresse d’explorer les terres Magellaniques. Ce
navigateur partit de Deptford le 26 septembre 1669,
perdit sa conserve en attérissant sur la côte des Pata-
gons, et entra seul dans le détroit, le 13 octobre 1670.
Rejeté en pleine mer par les vents, dans une seconde
tentative, il alla mouiller à l’île Elisabeth. Il toucha
ensuite à la baie Fresh-Water, à Port-Famine, et releva
avec soin toute l’étendue du détroit, depuis ce
dernier lieu jusqu’au canal Saint—Jérôme. Il quitta le
détroit le 26 novembre, remonta la côte d’Amérique
jusqu’à Yaldivia, rentra par l’ouest dans le détroit, le
22 décembre* et rentra le 14 janvier 1671. Les Anglais,
d’après les documents recueillis par Narborough,
tracèrent une carte du détroit , qui naguères encore
était la meilleure que l’on possédât.
Le * capitaine de vaisseau français de Gennes,
arma une flotte de six vaisseaux pour aller piller les
possessions des Espagnols'sur la côte de F Amérique.
Parti de La Rochelle le 3 juin 1695, il doubla, le 11
février, le cap Yierge, et mouilla le 13 dans la baie
Boucault, puis à l’île Sain (-Georges , ■ 'et entra le