beefteek, soit rôtie à la poêle; préférable même à
celle du cerf, car elle est moins sèche. Il est fâcheux
que MM. les Patagons qui nous avaient promis pour
aujourd’hui une douzaine de ces animaux, ne nous
aient pas tenu parole; probablement ces pauvres
diables en peuvent à peine attraper suffisamment pour
leur propre consommation.
A cinq heures et demie du soir, sont rentrés, sans
aucun résultat, MM. Roquemaurel, Duroch et Du-
moutiôr, car M. Gourdin les avait quittés à mi-chemin
; ils avaient cheminé l’espace de 12 ou 13 milles
au moins en ligne droite au S. 0 . du compas, et au
point où ils rebroussèrent chemin, leur vue pouvait
encore s’étendre 6 ou 8 milles plus loin , sans rien
qui put faire présumer la présence d’une grande
baie. Il faut donc en conclure que la position d’Otway-
water, par rapport à Peckett, est très-défectueuse,
au moins en longitude, sur la carte du capitaine King.
Ces messieurs ont vu quelques guanacos et autruches;
ils ont encore ramassé dix-sept oeufs de cet
oiseau et ont tué quelques étourneaux à ventre
rouge ; ils ont observé un grand marais intérieur,
sans communication avec la mer, et en revenant, ils
ont passé peu loin du fond du hâvre Shoal-Harbour.
Du re ste , partout, le sol a été trouvé ferme et facile
pour la marche *.
De bonne heure , armé de ma longue vue y je veillais
l’arrivée du grand canot de la Zélée; à sept
* Notes 82 et 83.
heures, au moment où la brise venait de s’établir
au N. 0 ., le canot s’est montré à toute vue
dans la direction du cap Saint-Vincent. Aussitôt
les préparatifs d’appareillage ont été faits, et comme
le canot accostait, vers neuf heures, nous faisions
route.
Malgré le flot, nous avons enfilé assez lestement le
second goulet. A midi, la marée s’est prononcée pour
nous, mais en revanche, le vent a beaucoup molli.
Ce n ’est pas la première fois que j ’observe, lorsqu’une
brise fraîche souffle avec la marée contraire,
que le vent tombe quand la marée reverse.
A quatre heures après midi, nous donnions dans le
premier goulet avec un jusant très-rapide qui nous le
fit franchir en moins d’une heure.
A six heures, comme nous nous trouvions à peu
près à mi-distance entre le cap Orange et le cap Possession
, nous avons embarqué le grand canot et ma
baleinière, qui a été placée à poste fixe sur les deux
vergues de rechange, entre le grand mât et le mât
d’artimon.
Ensuite, je gouvernai directement vers le cap Catherine,
en traversant la vaste baie Lomos.
Nous avions une jolie brise d’O. Ni 0 . avec un beau
temps qui nous permettait de distinguer facilement
toutes les terres ; mais le flot détruisait une bonne
partie de notre sillage; dé six noeuds; aussi, à huit
heures du soir, nous étions encore loin dans l’O. N. 0.
du cap Catherine qu’on n ’apercevait encore qu’à
peine. Toutefois, avec la route que nous faisions,