que possible l’effet du tremblement de terre arrivé en
i 83i . Il paraît que toute la côte d’Amérique est sujette
à des changements de niveau, par suite des violentes
secousses auxquelles elle est soumise de temps
en temps. Jusqu’à ce moment on n’a eu, pour constater
ces changements, que des données très-imparfaites :
il serait donc important que, partout où M. d’Urville
séjournera sur cette côte, il pût établir, d’une manière
positive, la hauteur de quelques points bien reconnaissables
, comme des rochers dont la position serait déterminée
au-dessus du niveau moyen de la mer, niveau
qu’on obtiendra toujours d’une manière assez rapprochée
en observant les hauteurs de deux pleines mers
consécutives et de la basse mer intermédiaire,, ou réciproquement
celle de deux basses mers consécutives
et de la pleine mer intermédiaire.
Nous n’entreprendrons pas de suivre ici M. d’Urville
dans sa route au milieu de la mer du Sud, pour lui
indiquer ce qu’il y aurait plus particulièrement à faire.
L étude spéciale qu’il a faite de cette partie nous persuade
qu’il connaît aussi bien que personne les points
qui ont besoin d’être visités ; et les cartes qu’il emporte,
où sont tracées les routes des différents navigateurs,
indiquent assez quelles sont les îles qu’il serait utile
d’approcher pour en constater l’existence, ou pour en
lier la position avec les îles environnantes ; beaucoup
de travaux restent encore à faire, avant que nous puissions
espérer connaître exactement ce quia si justement
été nommé la Polynésie, et malgré les. travaux
précédents, les navigateurs futurs trouveront encore
longtemps des positions à rectifier, et de nouveaux
points à déterminer. Nous nous contenterons donc de
lui faire observer que c’est particulièrement par une
liaison bien établie entre les divers points qu’il reconnaîtra,
qu’il rendra surtout son travail précieux. Le
n o m b r e de chronomètres qu’il a lui permettra d’obtenir
les différences de longitude avec beaucoup de
précision ; mais nous lui recommandons de ne jamais
laisser écouler un intervalle trop long, sans régler
leurs marches par des observations a terre. Cinq jours
suffisent pour cela, mais sont nécessaires, et même on
ne devra pas se contenter de l’observer à l’arrivée et
au départ, mais bien toutes les fois que cela sera possible
pendant cet intervalle, soit le matin, soit le soir.
On a des moyens faciles pour employer toutes ces observations
à la détermination exacte de 1 état du chio—
nomètre sur le sens moyen du lieu et de sa marche
pendant l’intervalle.
Nous ferons aussi remarquer a M. d Urville que c est
aujourd’hui une opinion généralement adoptée que de
nouvelles îles surgissent du fond de la mer par 1 effet
du travail des polypiers. Cette hypothèse qui parait
avoir d’ailleurs beaucoup de probabilité, a donne lieu,
même dernièrement, à l’annonce exagérée de nouvelles
terres, s’élevant rapidement du fond des eaux et devant
bientôt donner un aspect tout différent au vaste
Océan Pacifique. Mais l à , comme dans ce que nous
avons remarqué sur la côte d’Amérique, on manque
de documents authentiques. Nous trouvons bien, il est
vrai, dans le supplément de M. deKxusenstern (p. 94) ?