présenter des avantages lorsqu’elle lui fut indiquée au
mois de mai dernier, serait adoptée, il aurait à changer
un peu son itinéraire et à suivre d’abord la côte E. de
la Nouvelle-Guinée qu’il a déjà visitée en 1827, et dont
il compléterait la reconnaissance pour venir ensuite à
Amboine, en passant par un des détroits qui séparent la
Nouvelle-Guinée de l’île Célèbes. D’Entrecasteaux a
passé par le détroit de Pitt, entre les îles Batantaet Sal-
vatty. M. de Freycinet, M. Duperrey et M. d’Urville
lui même, dans le premier voyage de l'Astrolabe, passèrent
au nord de l’île Waygiou. M. d’Urville pourrait
cette fois passer au sud de cette île par le détroit de
Dampier. Il lierait ainsi les travaux de ces prédécesseurs
et nous donnerait les moyens de connaître bien
ces passages sur lesquels plusieurs capitaines ont signalé
des erreurs dans les cartes d’Horsburgh. Ainsi,
il paraît qu’à l’est des deux îles marquées par o' 47° S.
et i 3° 5/ E. de Greenwich, il y en a une troisième,
plus petite, qui n’est pas marquée. La latitude des îles
basses (Low Islands) paraît aussi douteuse. Le capitaine
Desse , qui a fait des remarques, dit dans son
rapport : « J’ai cru aussi remarquer dans la partie de
« l’archipel d’Asie, comprise depuis la grande île Cé-
« lèbes jusqu’au dehors du détroit de Dampier, en sui-
« vant le grand passage de Pitt, que plusieurs positions
« sont très-inexactement déterminées, et je crois
« qu’un petit navire de l'état, bien commandé, pour-
« rait rendre de grands services à l’hydrographie de
« ces parages, que le commerce français commence
« beaucoup à fréquenter. »
Partant ensuite d’Amboine pour se rendre au détroit
de Bass, M. d’Urville trouvera le moyen de rectifier
beaucoup de positions douteuses parmi les îles
de Banda, Key, Arrow, etc., en se dirigeant vers la
rivière Dourga qu’il a intention de visiter.
Nous ne le suivrons pas dans son exploration de la
côte O. de la Nouvelle-Guinée et du détroit de Torres.
Mais si M. d’Urville devait, après avoir exploré ce détroit,
revenir à la côte O. de la Nouvelle-Hollande poui
visiter la rivière des Cygnes, nous 1 engagerions a examiner
cette suite de hauts-fonds qui se trouvent entre
Timor et la Nouvelle-Hollande. Il serait intéressant
de savoir s i, dans tout cet espace, on peut toujours
atteindre le fond, et quelle est la plus grande profondeur
que l’on trouverait. Un jour viendra sans doute
où l’on pourra obtenir la profondeur de la mer, quelque
grande qu’elle soit. C’est aux navigateurs qui
cherchent à faire avancer les sciences, à tâcher d’arriver
à ce résultat.
En suivant l’itinéraire de M. d’Urville, nous voyons
qu’il doit se rendre de la rivière des Cy gnes à Hobart—
Town. S’il poussait un peu au sud, jusque par 5o° environ
de latitude, il pourrait s’assurer de l’existence
de l’île de la Compagnie Royale, qui parait tres-dou-
teuse et en déterminer la position.
D’Hobart-Town XAstrolabe se rendra a la Nouvelle
Zélande, dont M. d’Urville a déjà reconnu une
partie. Il complétera ainsi la reconnaissance de ces
deux grandes îles, où la civilisation tente de s’introduire.
Il doit aussi visiter les îles Chatam. Nous lui fe