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Irüches qu’il paraissait vouloir offrir au commandant. Il n’en fut
rien cependant et redescendit à terre, en le tenant toujours à la
main, et avec les pans de son manteau remplis de cadeaux proportionnés
à sa dignité. Plus érudit que ses sujets, il sait beaucoup
de mots anglais et espagnols, au moyen desquels il se fait
comprendre. Aussitôt après le déjeûner nous nous embarquons
avec le roi AVishel et un Gaucho brésilien qui vit au milieu de
ces hordes sauvages. Niederhauser nous en avait déjà parlé et
nous avait raconté son histoire. Il avait été emmené auxMalouines
pour y exercer son métier de Gaucho; ce fut en retournant de
cette colonie dans son pays que des circonstances que je ne connais
pas b ien , le jetèrent au milieu de la horde de Patagons dans
laquelle il s’est fixé. Il s’est marié et offre le curieux exemple d’un
homme retournant à l’état sauvage, après avoir vécu dans une
société civilisée. La coupe de sa figure indique seule son origine.
La couleur de sa peau, celle de ses cheveux, ses vêtements et ses
habitudes le rendent semblable aux Patagons. Déjà il semble
avoir oublié sa langue natale, l’espagnol, et n’en articule les mots
qu’avec un certain travail de mémoire.
(Ai. Desgraz.y
Note 77, page i58.
Le matelot que nous recueillîmes à bord de l' Astrolabe, Suisse
dé naissance fet horloger de son état, avait avec lui une petite
boite contenant les instruments de son métier. On ne lui en déroba
pas un seul, pendant lé temps qu’il passa parmi eux.
Ces Indiens ne furent pas aussi probes à notre égara, ils nous
dérobèrent quelques mouchoirs et surtout ceux dé la couleur
rouge. Ils essayèrent aussi à nous dérbbëi’ quelques petits couteaux
et des grains de verroterie.’ 1
MM. Dumoutier et DucOrps passèrent la huit au camp pour
étudier un peu plus facilement lesmoeurs de ces peuplès. Ils volèrent
au premier, outre divers ustensiles, un compas en cuivre
à branches courbes dont il se servait pour mesurer des diamètres
de crâne. Quant au second, ils lui volèrent divers objets. Les
métaux polis et brillants sont ceux qui les tentent d’avantage:
tels sont le cuivre, l’argent et le' ferblanc. Avant de prendre une
arme, un sabre, un coutelas quelconque, ils regardent d’abord
s’il est hienpoli.
Après íes divers larcins dont les Indiens se rendirent coupables
à notre égard, nous devons les regarder comme enclins au vol.
Cependant le matelot que nous avions à bord nous assura le contraire;
il nous dit même que dans la tribu on châtiait sévèrement
un voleur pris sur le fait, mais que c’était notre peu de générosité
envers eux qui les avaient rendus aussi pillards. Il nous dit
aussi que les femmes étaient plus voleuses que les hommes.
’ (M. Gourdin.)
Note 78, page 161.
Je voulais contourner le hâvre Peckett, et reconnaître l’embouchure
de la rivière. Mais le hâvre s’enfonce dans le N. 0 . de
plus d une lieue. Ses bords sont découpés d’une suite de baies
qui en allongent singulièrement le circuit. La chasse des oies et
des huîtriers nous ayant d’ailleurs fait perdre beaucoup de temps,
nous nous rabattîmes sur une tribu de Pécherais campée à peu
de distance de la rive N. E. du hâvre, à l’abri d’une petite dune.
Le parap se composait de 8 à 10 tentes faites d’un simple auvent
circulaire. Les peaux maintenues par des piquets forment un peu
le dôme, mais sont loin d’offrir un aussi bon abri quejes tentes
patagoniennes.Durestejj’ai remarquépartput unemisère extrême
et une malpropreté dégoûtante. Mêmes vêtements, nourriture ,
instruments de chasse que les Patagons. Je n’ai vu ni bateaux
ni instruments de pêche ; quelques chevaux paissaient autour
du camp dans une sorte d’enceinte formée par des arbres rabou