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travers , sous les huniers, un ris pris, les basses voiles et le petit
foc; par cette forte brise, les deux corvettes avaient une marche
peu différente.
(M. Roquemaurel.)
Noie 5, page 4-
Plusieurs fois nous avons essayé le scopéloscope de M. Arago,
et malgré toutes les précautions possibles, nous n’avons pu parvenir
à aucun bon résultat. Une assiette de porcelaine attachée à
l’extrémité d’une ligne plongée dans la mer, sous une profondeur
de 19 brasses et demie, cessait d’être visible à l’oeil nu ; avec le
scopéloscope, on ne pouvait l’apercevoir à cette distance, et il est
très-fâcheux que les résultats de l’expérience ne soient pas venus
confirmer la théorie de cet ingénieux instrument qui repose entièrement
sur les propriétés de la tourmaline. Nous n’avons pas
été beaucoup plus heureux avec l’instrument de M.'B io t, au
moyen duquel on peut tirer de l’eau de la mer â diverses profondeurs.
Mais je crois que s’il n’a pas réussi comme on devait s y
attendre, cela peut dépendre du mauvais état des soupapes.
(M . Gervaize.)
Note 6 , page 7.
Dans la soirée, on s’occupe à observer la hauteur des lames ou
plutôt de la h o u le , car la mer que nous ressentons est une
longue houle venant du nord. Nous nous accordons tous a estimer
que les plus hautes pouvaient avoir 5 o u 6 mètres de hauteur.
La houle était aussi très-longue, et il était difficile d’en estimer
la longueur.
[M. Gourdin.)
Note 7, page 7.
On a distribué à l’état-major et à l’équipage des capotes imperméables
à capuchon, faites en toile peinte. Il serait à désirer que
les équipages des bâtiments de l’Etat fussent pourvus de pareilles
capotes, pour les garantir de la pluie et du froid pendant les
quarts d’hiver, et des coups de mer dans les embarcations. Cette
tenue n’est pas élégante, sans doute, mais les matelots s’en trouveraient
bien.
(M. Roquemaurel.)
Note 8, page 8.
On a distribué, en ration à l’équipage, du boeuf préparé à la
façon de M. ;Taboureau, pharmacien de Rochefort. Cette viande
préparée au demi-sel et renfermée dans un cylindre de tôle hei’-
métiquement fermé , dans lequel avait été refoulé du gaz acide
carbonique, a été trouvée très-belle. On l’a mise à dessaler dans
l’eau de mer pendant quinze heures, et l’eau a été changée trois
fois, suivant les instructions de l’inventeur. Dès l’ouverture du
cylindre en tôle, le gaz s’est échappé avec sifflement, une odeur
assez forte et même désagréable se dégagea de la viandè. Mais il
fut reconnu qu’elle n’avait pas éprouvé d’altération bien sensible.
L’équipage a mangé à dîner du boeuf ainsi préparé. La soupe qui
en résulta fut trouvée très-bonne, et le bouilli supérieur au boeuf
salé ordinaire. J’ai fait garder pendant quatre jours un kilogramme
de cette viande imprégnée de sa saumure, dans une
assiette logée dans la cale. Malgré l’humidité et le mauvais air qui
régnent dans un pareil lieu , la viande s’y conserva assez bien.
Elle avait pris une teinte plus foncée et semblait s’être un peu
affaissée. L’odeur, quoique un peu nauséabonde, n’était point