« nous informa que le navire anglais Madeline, capi-
« taine Hamilton, avait touché sur une roche, au
« large de Bonavista, par i6° 19' 4'7 de latitude nord et
« 220 19' de longitude O. de Greenwich (24° 397
« 24;/ O. de Paris) et s’était perdu. Il avait des chro-
« nomètres à bord et allait à Sydney. Le livre de loch
« et d’autres papiers furent sauvés. Le naufrage eut
« lieu le 5 ou le 7 avril 1835. L ’équipage gagna Porto-
« Praya dans la chaloupe, deux ou trois jours après
« l’accident. C’est l’écueil de Bonetla qui paraît être
« beaucoup plus près de Bonavista qu’on ne le sup-
« posait. »
La déclaration du capitaine porte que le 5 avril, à
deux heures après-midi, par une brise modérée du
N. E., le navire toucha sur un écueil inconnu, l’île
Bonavista restant sept à huit lieues à l’ouest, peu d’instants
après le navire coula.
Ainsi que l’observe le rédacteur du Nautical, la position
de ce danger est incertaine, et comme il se
trouve sur la route des bâtiments qui vont à la Praya,
il serait nécessaire de le déterminer. M. d’Urville rendrait
donc déjà un grand service à la navigation, dès
le début de sa campagne, si sans se déranger de sa
route, il pouvait prendre connaissance de ce danger et
en déterminer la position exacte. L ’avantage qu’il a
d’avoir deux bâtiments sous ses ordres lui permet d’embrasser
une certaine étendue de mer et rend ainsi cette
recherche plus facile.
Api’es avoir touché à la Praya, M. d’Urville traversera
probablement l’équateur entre 160 et 25° o'. Or, dans
cet intervalle et un peu au sud de la ligne, plusieurs
bâtiments ont dit avoir touché, savoir :
En 1747» le Prince ressentit
deux chocs, par i° 35' S. et 20° io^ 0 .
En 1754, la Silhouette, par o° 5o S. et 23° io* O.
En 1.758, le Fidele, par o° 20^ S. et 20° 20* 0 .
En 1761, le Vaillant, capitaine
Bouvet, vit une île de sable
par o °23'S . e t2 i° 3 o '0 .
En 1816, le Triton vit un banc
sur lequel il trouva 23 brasses,
par o° 32' S. et 20° 6^ 0 .
En i 83i , l1 Aigle ressentit un
choc, comme s’il eût passé
sur un rocher, par o° 22* S. et 23° 27' O,
En i 835 , la Couronne ressentit
comme si le navire eût
frotté contre un récif de
corail, par o° jj$P S. et 25° 4o/ 0 »
Enfin en 1806, M. de Krusen-
stern aperçut une colonne de
fumée qu’il crut pouvoir attribuer
à une éruption volcanique,
par 2° 43r S. et 220 55' 0 .
On doit donc engager M. d’Urville à veiller attentivement
en passant dans ces parages, et si le temps le
permettait, à y faire sonder. Comme on a proposé plusieurs
fois de reconnaître l’approche des bancs et des
terres, par des observations de la température de la
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