IV AVERTISSEMENT,
commandant qui, malgré tous ses efforts et sa
bonne foi, ne peut pas être considéré comme
infaillible.
Si j ’en juge par moi-même, et je ne suis probablement
pas le seul de mon avis, combien il
serait intéressant de pouvoir lire aujourd’hui, au
moins par extraits, les journaux des compagnons
de Magellan, de Drake, de Tasman, de Dam-
pier, etc., et même de Cook, de Bougainville,
quoique bien plus rapprochés de nous. Bien que
les travaux de nos devanciers nous aient laissé
peu de grandes découvertes à faire, les progrès
rapides de la civilisation dans les contrées océaniennes
ajouteront, j ’en suis certainr dans un
siècle ou deux, une hante importance à nos
travaux, et nos neveux attacheront au récit de
nos efforts, un intérêt au moins égal à celui que
nous ressentons à la lecture des premiers voyages
de découvertes.
J. D. D’UBVILLE.
Paris, 19 mars i 84i.
LETTRE
DU MINISTRE DE LA MARINE
A M. DUMONT D’UBVILLE,
Capitaine de vaisseau,
COMMANDANT L ’EXPÉDITION DES CORVETTES l ’a STROLABK ET LA ZÉLÉE ,
A TOULON;
POUR LUI SERVIR D’INSTRUCTION RELATIVEMENT AU VOYAGE
DE DÉCOUVERTES Qu’lL VA ENTREPRENDRE.
Paris, le 26 août 1837.
Monsieur, le plan du voyage scientifique que vous
allez entreprendre avec les corvettes l'Astrolabe et la
Zélée, proposé par vous-même et modifié selon les indications
données par le roi, a définitivement reçu
l’approbation de Sa Majesté.
Les travaux que vous avez exécutés dans vos précédentes
campagnes, les études auxquelles vous vous
êtes livré dans le cours de trois expéditions 1 dont
la science était le but principal, l’expérience que vous
y avez acquise, vous donnaient en effet le droit de
proposer vos idées sur la direction à suivre dans une
1 i° de 1819 à 1821 , sur la corvette la Chevrette, capitaine
Gaultier. — 20 de 1822 à 1825, sur la corvette la Coquille, capitaine
Duperrey.— 3° de 1826 à 1829, sur la corvette l’Astrolabe,
capitaine d’Ui ville.