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4 VOYAGE
pas mieux réussi. Mais comme MM. les officiers de la
Bonite assurent en avoir tiré un bon parti, il faut supposer
que le nôtre avait quelque chose de défectueux
dans son mécanisme, car M. Dumoulin, à qui j ’avais
exclusivement confié ces divers genres d’observations,
y portait toute son attention, et il ne renonça à cet
instrument, du reste fort ingénieux, que lorsqu’il lui
fut démontré qu’il ne pouvait pa^lui être utile*.
Des expériences de température répétées à 100 et
50 brasses seulement de profondeur, accusèrent 13° 5
et 14°; tandis q;ie la surface était à 24° 2. Preuve évidente
que la couche des eaux, dont la température
variable dépend sans doute de celle de l’atmosphère,
est peu considérable.
Je remarque avec surprise que malgré les calmes
et la tranquillité des eaux de la mer, nous ne voyons
rien de semblable à ces légions de mollusques divers,
qui fournirent, en mai 1826, la matière d’amples mémoires
à M. Quoy, dès le début de la campagne. Quelques
méduses et velelles se montrèrent seules aux regards
empressés de MM. Hombron et Jacquinot.
Par 37° latit. N. et 3° 30'long. O.le thermométro-
graphe, par 200 brasses, descend à 12° 8, et par 100
brasses à 13° 8; tandis que la température-des eaux
superficielles se maintient à 25° 5.
Ce jour, à sept heures trente minutes du matin,
nous passons à six milles au sud du cap de Gates, et
depuis ce moment nous prolongeons à une petite dis-
’ Note 5.
AU POLE SUD. 5
lance la côte d’Espagne. C’est le moyen de rendre la
navigation moins ennuyeuse pour tout le monde, et
en même temps de vérifier la marche de nos montres
marines. Notre longitude, déterminée déjà par des relèvements
pris à terre, s’accorde parfaitement avec celle
qui résulte des chronomètres des deux corvettes.
Quoique le point nous plaçât assez près du rocher
de Gibraltar, un temps sombre et brumeux nous avait
empêchés de rien apercevoir à bord de Y Astrolabe. La
prudence nous conseillait donc de mettre en panne
pour la nuit, au risque de voir tomber tout-à-fait une
petite brise d’est, qui nous avait poussés depuis quarante
huit heures environ. Mais en passant près de
moi vers cinq heures du soir, le capitaine Jacquinot
m’assura qu’à son bord on avait parfaitement reconnu
le rocher droit de l’avant dans l’ouest.
Cette assurance et la crainte d’avoir demain des
vents d’ouest me déterminèrent à pousser de l’avant.
A sept heures la nuit était déjà très-noire, à dix heures
le rocher se montra droit devant nous, et M. Demas,
dont la vue était meilleure que la mienne, pendant la
nuit, aperçut le feu de Tarifa. Vers onze heures la lune
vint faiblement éclairer notre route. Toute faible
qu’elle était, la brise nous faisait filer 4 noeuds, ce qui
suffit pour nous faire refouler lentement le courant.
Aussi, à cinq heures du matin nous passions au sud
de Tarifa ; à huit heures nous étions parvenus à cinq
milles au large de la baie de Tanger, et cette ville, avec
ses maisons, ses fortifications et ses navires, se montrait
à nos regards.
1837.
Septembre.
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