Nous passâmes sur le bord d’un lac d’eau salée dont le fond ,
d’une belle argile très-liante ; m’a paru très-propre à faire de la
poterie. Mais les naturels ignorent le parti qu’ils pourraient en
tirer. Ce lac, dont les eaux exhalent une odeur infecte se trouve
à moins d’un mille de la pointe S, 0 . de l’entrée du hâvre
Peckett.
(jW. Roqüemaurel. ) •
N o t e 8 3 , p a g e i 6 4 *
C’est dans une de ces courses, le 7 janvier, veille du départ, que
nous eûmes le plaisir de voir et de tirer plusieurs autruches ,
d’une espèce beaucoup plus petite que celle d’Afrique. Nous en
trouvâmes une sur son nid : à peine nous eut-elle aperçus qu’elle
fila avec la rapidité d’une flèche. Je n’exâgère point en disant
qu’un cheval lancé au galop l’eût à peine suivie. Nous ramassâmes
les oeufs au nombre de dix-sept. Pendant cette promenade, nous
aperçûmes aussi quelques guanaques vues de loin. Le terrain
que nous parcourûmes était une vaste plaine couverte de pâturages
et coupée parallèlement par des tranches de terre plus élevées
que le niveau du sol et ressemblant assez à des remparts. L’intervalle
entre deux tranches était généralement rempli en partie par
des espèces de lacs, sur lesquels se laissaient voir une immense
quantitéde gibier. Le reste du terrain se composaitde marais etde
pâturages et contenait peu d’eàu. La pente du sol lé plûs séd était
percée dans tous les sens par tiné'infinité dé trous fàïts par des
rats ou des belettes, et ën telle quantité qu’on né poùvâitfàirè un
pas sans mettre les pieds dedans et courir le risqué dé fombér ou
de se donner une entorse. Nous comptionS sur le rètbür pour
nous mettre à chasser des autruches , des oies ët dés ëan'afds.Mais-
il plut toute la journée, et après avoir fôürïnùnë côui'sé dë cinq
lieues dans l’intérieur, nous nous hatâmes de iegàghër lébord.
( M . J )u r o c h .y :
Note 84, page 166.
Le passage de l’océan Atlantique dans l’océan Pacifique par le
détroit de Magellan, avec les cartes tout imparfaites qu’elles sont
encore, ne présente pas de dangers comme autrefois, car avec les
mouillages connus qui se trouvent dans toutes les parties, on a
tous les moyens possibles d’assurer sa navigation. Mais si l’on y
trouve l’avantage d’éviter les grosses mers du cap Horn qui fatiguent
beaucoup les bâtiments et leurs agrès, le passage de l’Atlan-
tique dans l’océan Pacifique par cette dernière route présente
peut-être encore la plupart du temps beaucoup moins de dangers
aux bâtiments du commerce, il évite bien des soucis à leurs capitaines,
et les traversées sont peut-être encore plus courtes qu’en
passant par le détroit où les vents d’ouest et de S. 0 . qui régnent
surtout dans l’été, dominent toujours et sont bien violents, et où le
vent d’E. et de N. E ., qui est favorable, amène avec lui un temps
sombre et pluvieux, qui rend la navigation difficile dans un espace
aussi resserré. Toutes ces raisons font qu’on compte encore
chaque année le nombre de navires qui s’aventurent dans le dé-
froit en se rendant dans la Mer du Sud ; et je crois qu’il en
sera ainsi tant qu’il n’y aura pas d’établissement dans le détroit.
Dans ce cas seulement, il se formerait très-vite des pilotes
qui feraient disparaître toutes les difficultés de ces passages, aideraient
les navires à profiter de toutes les circonstances et trouveraient
moyeq, en.dépit des vents, de leur faire passer le détroit
dans u n temps au moins aussi court que les traversées moyennes,
en doublant Je cap Horn vLe grand; problème qui serait alors ré-
solu, ferait renoncer tout-à-fait à.çelte. route; mais d’ici là qu’on
ne soit pas étonué, si beaucoup de navires faiblement armés, ,
comme le sont les navires du commerce, préfèrent la navigation du