rons remarquer que des observations magnétiques et
physiques, faites à l’extrémité S. de la Nouvelle-
Zélande, ou même, s’il était possible, sur les îles encore
plus au sud, présenteraient de l’intérêt, comme
étant faites sur le point le plus au sud de cette partie
du globe.
Les études que M. d’Urville a faites de toute la mer
du Sud, ne nous laissent rien à lui indiquer dans la
route qu’il doit parcourir en traversant encore une
fois, du sud au nord, le vaste amas d’îles qui peuplent
cette mer. Nous lui rappellerons uniquement ce que
nous avons dit précédemment relativement à ces îles
qui semblent sortir du sein des eaux et aux écueils qui
semblent en être les prédécesseurs, et de plus à la
nécessité, pour bien établir son niveau çhronomé-
trique, de s’arrêter de temps en temps pour régler ses
montres.
Rentré dans l’archipel Indien par l’un des passages
qui se trouvent au sud de Mindanao, M. d’Urville trouvera
dans l’ouvrage d’Horsburgh un excellent guide.
Mais tout utile que soit cet ouvrage, il y a encore bien
des choses à faire, avant que d’avoir une carte exacte de
cet immense archipel. Les données certaines que l’on
possède sont en bien petit nombre. Aussi M Astrolabe
trouvera-t-elle dans sa traversée de l’archipel des îles
Sooloo, de la mer de Sooloo, et surtout sur les côtes
de Bornéo, une occasion de faire une ample moisson
de travaux importants. Nous engageons M. d’Urville
à s’y livrer avec tout le soin que comportent ces connaissances,
et surtout à se bien persuader que c’est
moins encore l’étendue du travail que son exactitude
qui en fait le mérite, et que dans les parties qu’il doit
parcourir il peut à la fois réunir l’un et l’autre 1.
Après avoir parcouru les côtes de Bornéo, Y Astrolabe
viendra à Batavia. Nous engageons M. d’Urville,
sinon à lever un plan de cette baie, ce qui ne lui serait
peut-être pas permis, au moins à prendre le plus de
relèvements qu’il pourra, et s’il était possible à terre
avec le théodolithe, afin de nous donner les moyens de
rectifier les plans que nous avons. Une suite de bons
relèvements pris dans le détroit de la Sonde serait aussi
très-utile, surtout si on pouvait avoir quelques stations
à terre.
M. d’Urville compte, en sortant de Batavia, remonter
la côte O. de Sumatra. Cette côte, hérissée de dangers,
est en effet très-peu connue. Horsburgh annonce
lui-même que la carte qu’il en donne en 1882, n’est
qu’une approximation, et nous ferons remarquer en
passant que, sur la carte générale, qui comprend depuis
les bouches du Gange jusqu’à la mer de Java et
jusqu’au golfe de Tonkin, cette côte ouest de Sumatra
n’est pas semblable à ce que présente la carte particulière
de i832 ; quoiqu’on trouve au bas de la carte générale,
corrigée en i 833. I l y a , entre Sumatra et la
chaîne d’îles qui la prolonge à l’ouest, un grand nom-
1 Nous signalerons à son attention un banc de 6 brasses, indiqué
récemment au nord des îles Sooloo, par 6° 44' de latitude N.
et 1 2i° 10 de longitude E. de Greenwich ; ainsi qu’un autre sur
lequel on n’a trouvé que 7 brasses et qui reste, dans le détroit de
Carimata, par 70 56' N. et 1 1 1° 47' E. de Greenwich.