la mention d’une pelite île qu’il suppose avoir été en
i 8o3 un écueil sous l’eau. Cet habile navigateur cite
encore l’île d’Osnabrugh, découverte, en 1769, par
Carteret, sur laquelle, en 1792, le navire Mathilde
vint s’échouer et où, en 1827, le capitaine Beechey
trouva encore des débris qu’il croit avoir appartenu à
ce bâtiment. Cette île, indiquée par Carteret comme
une petite île très-basse, avait, en 1827, 14 milles de
longueur.
La place où Beechey trouva les débris de la Mathilde,
ne pouvait pas être le lieu d e l’échouage, à moins de
supposer un rehaussement du fond; et il préfère
croire que ces débris auront pu être transportés en cet
endroit par l’effet des vagues. Sans doute , lorsque de
nombreuses années se seront écoulées, l’inspection
seule des lieux ou leur description suffira pour constater
ces changements. Mais on peut encore avancer
de beaucoup l’époque à laquelle on résoudra définitivement
ces questions, en donnant aux observa^
dons actuelles une plus grande précision; surtout
sous le rapport des hauteurs qui n'ont jusqu’ici été
indiquées que pour ainsi dire à vue. Il y aurait par
conséquent de 1 intérêt a établir d'une manière certaine
quelques points qui puissent par la suite fournir des
comparaisons authentiques de nivellement. Nous pensons
donc que M. d’Urville rendrait un véritable service
à la science en donnant avec toute la précision possible,
le plan de quelques localités qui n’ont pas même
besoin d être fort étendues, mais qui comprennent des
rochers a fleur d’eau et d’autres à assez petite profondeur
au-dessous de la surface de la mer, pour que leur
abaissement au-dessous du niveau moyen pût être
obtenu avec beaucoup d’exactitude, et enfin que les
côtes environnantes fussent aussi comparées au même
niveau moyen.
Nous citerions ensemble, comme pouvant etre tres-
utile pour ce genre de recherche, la reconnaissance
de quelques-uns de ces écueils signalés par des navigateurs
modernes, comme l’écueil Lancaster, situe
par 270 2' S. et i 48° 47' 0 ., les écueils Beveridge et
Nicholson, si toutefois ces reconnaissances pouvaient
s’effectuer sans compromettre la sûreté des bâtiments.
De cette manière, des différences qui, sans cela, pourraient
être attribuées à des inexactitudes de levée, seraient
rendues sensibles et constatées authentiquement.
C’est principalement dans la partie nommée la mer
de Corail, située au sud du détroit de Torres, que ce
mouvement se fait observer avec le plus de développement.
Nous engageons donc M. d’Urville a y porter
toute son attention lorsqu’il entreprendra la reconnaissance
de ce détroit. Cette opération, d ailleurs
très-délicate, demande à être suivie avec une grande
prudence. M. d’Urville examinera s’il ne serait pas
plus avantageux de faire cette reconnaissance de
l’ouest à l’est, en prenant pour époque la fin de la
mousson du N. O ., afin que , dans le cas d’un événement,
la mousson du S. E. commençant, lui permît
de revenir sur ses pas pour regagner un lieu de
refuge. Dans le cas où cette marche, qui lui a paru