« est jointe à la terre de Graham, découverte par Bis-
« coe. Si cette dernière, dont la partie méridionale
« n’est éloignée de la terré d’Alexandre Ier que de 100
« milles, et est jointe dans le N. E. avec la terre de
« Palmer, qui fait partie des îles de Shetlands, joint
« en effet la terre d’Alexandre, il s’ensuivrait que cette
« terre aurait une étendue de 2Ô0 lieues et mériterait
« bien d’être nommée Continent Austral. Il est même
« à présumer que la terre d’Alexandre joint aussi la
« terre de Pierre Ier, le capitaine Bellingshausen, dans
« son trajet de cette dernière à celle d’Alexandre, qu’il
« découvrit plus tard, ayant eu des signes de terre et
« même aperçu un changement dans la couleur de
« l’eau. »
C’est un point dont il serait intéressant de s’assurer
si M. d’Urville se trouvait au N. de ces terres, et dont
il est bon qu’il soit averti, s’il pouvait pénétrer où a été
le capitaine Weddell, afin de ne pas chercher un passage
pour retourner au nord par un point où il trouverait
peut-être un obstacle. Quelque peu probable
que paraisse être l’existence de l’île que le capitaine
Lundenbourg prétend avoir reconnue en janvier i 836,
par 58° 21/ S. et 82° 42' O. , et qui se trouve sur une
route où beaucoup de bâtiments ont passé, on doit
cependant engager M. d’Urville à diriger sa route de
manière à constater d’une manière certaine, si on doit
reconnaître dans cette découverte l’effet d’une illusion
, qui aura fait prendre une masse de glace pour
une île.
L'Astrolabe, à sa sortie des glaces, se rendra à Val—
paraiso. On ne croit pas devoir indiquer à M. d’Urville
aucun sujet de recherche spéciale dans ce trajet. La
côte de Chiloë ayant été explorée par le capitaine
Fitzroy, et sachant de plus qu un bâtiment français est
envoyé en ce moment à l’archipel de Chiloë, pour reconnaître
cette partie de côte fréquentée aujourd’hui
par nos baleiniers. Sans doute, M. d’Urville séjournera
assez de temps à Valparaiso pour nous donner un plan
exact de cette baie , qui d’ailleurs ne paraît présenter
aucun danger. Ce séjour est encore nécessaire pour
s’assurer si la marche des chronomètres n’a pas subi
des altérations par l’effet du froid que ces instruments
auront dû éprouver dans les hautes latitudes. Nous ne
saurions trop recommander à M. d’Urville de tacher
d’établir les chronomètres à b o rd, dans un lieu ou
l’on puisse facilement entretenir une température à
peu près uniforme. M. Fitzroy, dans un mémoire inséré
dans le Journal de la société de géographie de
Londres, dit qu’il s’est très-bien trouvé de les avoir
placés dans un lit de son bien sec qui amortissait déjà
un peu l’effet des secousses.
Si M. d’Urville , en partant de Valparaiso , revenait
au nord , jusque par 270 4°', il pourrait visiter la baie
Française, découverte récemment par le capitaine
Langlois, et nous donner le plan de cette position
qui paraît intéressante pour nos pêcheurs. De la , se
lançant dans le grand Océan, il visiterait les des de
Juan-Fernandez et de Mas-a-Fuera. S’il pouvait s’arrêter
quelques jours dans la première de ces îles, nous
lui recommanderions de constater aussi exactement