mer, il serait important de faire un fréquent usage du
thermomètre plongeur. Enfin, comme le capitaine
Bouvet dit avoir vu une île, M. d’Urville pourrait diriger
sa route de manière à confirmer l’existence de
cette île ou à prouver qu’elle n’existe pas, du moins à
présent ; car si les secousses ressenties dans ces environs
sont dues à des éruptions volcaniques, il serait
très-possible que cette île eût été vue en effet en 1761
et eût disparu ensuite.
Après avoir traversé l’Océan Atlantique méridional,
M. d’Urville doit chercher à s’approcher autant que
possible du pôle sud, en suivant les traces du capitaine
Weddell; il passera, soit entre la terre de Sandwich et
la Nouvelle-Géorgie, soit entre cette dernière île et les
Malouines. S’il prenait ce dernier passage, il pourrait
encore examiner ce que nous devons décidément croire
relativement aux îles Aurore que Weddell a vainement
cherchées dans la position que leur avait assignée Ma-
lespina, et que cependant le navigateur américain Fan-
ning dit avoir vues et élève au nombre de trois, dont
celle du centre se trouve par 52° 58/ S. et 5o° 1 1 ' O. de
Paris. Weddell pense que Malespina aura peut-être vu
les rochers nommés Shag’s-Rocks, qui se trouvent par
53° 48' S. et 45° 45' O. et que l’on représente aussi au
nombre de trois. Weddell lui-même n’a pas pu voir ces
rochers ; peut-être en effet ont-ils été pris pour les îles
Aurore. Il serait donc intéressant de courir dans l’intervalle
qui sépare les Malouines de la Nouvelle-Géorgie
, de manière à voir les îles Aurore ou les Shag’s-
Rocks, ou enfin les uns et les autres, afin de constater
si on doit enfin effacer de nos cartes les îles Aurore,
qui sont un obstacle à la navigation, comme le capitaine
Weddell l’observe fort bien, car il cite à ce sujet
l’exemple d’un capitaine, dont le passage autour du cap
Horn avait été de beaucoup retardé par la nécessité
où il s’était cru être de mettre en panne, durant la
nuit, à raison de la proximité de ces îles.
Arrivé dans la mer Glaciale antarctique, nous n’a vons
rien à indiquer en particulier à M. d’Urville. Il
s’agira alors de constater si réellement il existerait
constamment en dedans d’une ceinture de glaces, formée
le long des îles qui sont entre 6o° et 70° de latitude,
un espace de mer libre dans lequel Weddell a
pu naviguer sans obstacle, jusqu’à 74° i 5', et sans être
arrêté par les glaces, et où Morrell qui n’a été, il est
vrai, que jusqu’à 70°, pense qu’il aurait pu aller jusqu’à
85°. On n’ajoute pas une confiance entière au dire de
Morrell, mais tout le monde regarde la véracité du récit
de Weddell comme hors de tout soupçon. Serait-ce
seulement une année exceptionnelle où le mouvement
des glaces aurait laissé un vaste intervalle libre, ou
doit-on s’attendre à trouver toujours le même fait à la
même époque : tel est ce qu’il s’agirait de constater.
Nous ne pouvons ici que montrer le point à résoudre.
Nous ajouterons toutefois que le capitaine Foster, qui
en 1829, a fait des expériences de pendule sur l’île Déception
, la plus sud des Nouvélles-Shetland, et qui j
séjourna depuis le 10 janvier jusqu’au 6 mars 1, n’a-
* M, Foster laissa sur cette île un thermomètre de Six , mar