bre de rochers de corail qui s’élèvent subitement pres-
qu’à fleur d’eau et dont il faut bien se défier. La partie
N. de cette côte, depuis les îles Baniack jusqu’à Ana-
laboo, a été explorée en i 832 par le capitaine américain
Endicott, qui a donné aussi des instructions pour
naviguer dans cette partie. Le dépôt de la marine a
fait copier la carte et les instructions et M. d’Urville
en sera pourvu.
En quittant la côte de Sumatra, Y Astrolabe se rendra
à Bourbon pour effectuer enfin son retour en
France par le cap de Bonne-Espérance. Les îles et les
bancs de la mer des Indes peuvent encore fournir l’occasion
de quelques observations utiles qui rectifieraient
nos données sur les positions de ces bancs1.
Nous engageons M. d’Urville à faire des observations
de courants sur le banc des Aiguilles et dans ses environs,
ainsi, au reste, que dans tout le cours de Son
voyage. Plusieurs navigateurs jettent de temps à autre
des bouteilles bien bouchées à la mer, en y renfermant
un billet indiquant le lieu et le jour où ces bouteilles
ont été jetées. Dans le lieu où on les retrouve, si c’est
un pays civilisé, on annonce ordinairement ce fait par
des gazettes, ce qui fournit les moyens de connaître le
mouvement des eaux au moins à la surface. M. d’Ur—
ville fera bien d’employer ce moyen, au moins dans la
* Nous signalerons à l’attention deM. d’Urville un banc nommé
Olter Shoal. Le capitaine Blackisson, commandant XAnna-Maria,
dit avoir passé dessus le 15 janvier i83 o ,pa r 33°43'S. et 36° 3o'E.
de Greenwich. 11 estime qu’il peuty avoir 12 brasses d’eau dessus.
partie de son voyage où il pourra espérer que ce ne
sera pas en pure perte. Mais comme on a objecté que
le vent doit agir beaucoup sur ces corps flottants, il
serait bon de charger un peu la bouteille, afin qu’elle
fût presque entièrement plongée dans l’eau, ou même
on pourrait attacher la bouteille à un morceau de liège,
par le moyen d’une ligne de 2 à 3 pieds, et la charger
de manière à ce qu’elle tendît la corde sans faire enfoncer
le liège.
Nous engageons M. d’Urville à essayer de ces divers
moyens, même peu après son départ, afin qu’on puisse
juger du résultat qu’ils donneraient.
Au-delà du cap de Bonne-Espérance nous n’avons
rien à recommander à M. d’Urville, qui n’ait été dit
précédemment, et nous espérons que dans trois ans,
nous le verrons revenir en France avec une ample récolte
d’observations dont les sciences géographiques
et physiques s’enrichiront.
Paris, le 25 août 1837.